Soir d’orage

Publié le 28 juin 2006

C’était une fin d’après-midi orageuse, aux nuages lourds et gris parcourus d’éclairs. La pluie est tombée, forte, à grosses gouttes. J’ai fermé les fenêtres et laissé le tumulte à l’extérieur. Puis ça s’est calmé. Le soleil, comme s’il ne voulait pas laisser les orages lui gâcher son coucher, a fini par percer les nuages. Une étrange lumière orange a envahi ma cuisine. Etrange, car ne ressemblant pas à celle des autres jours. Moins douce, plus crue peut être.

Alors je suis sortie pour aller admirer la fin de la journée. A la sortie du village, sur le chemin qui va vers les coteaux, le ciel semblait séparé en deux. A ma droite, vers l’ouest, un ciel de nuages gris clairs, transpercés par les derniers rayons orange du soleil, avec en ligne de fond les silhouettes des volcans d’Auvergne. Sur ma gauche, vers l’est, une masse gris bleu aux reflets violacés, qui surplombe les champs de blés dorés et illuminée par instant par les flashs violents des éclairs. D’où j’étais, je voyais bien la vallée de l’Allier, mais la plaine qui se trouve derrière le village, vers l’est, m’était cachée par les champs.

Alors j’ai monté un peu sur le chemin, jusqu’à apercevoir Usson et son pic. Et là, petit bijou suspendu dans le ciel, j’ai vu un bout d’arc-en-ciel flottant dans les nuages, comme porté par les rayons du soleil. Je me suis assise dans l’herbe mouillée et j’ai savouré ce spectacle de fin de journée. Le soleil a disparu peu à peu derrière les volcans. L’arc-en-ciel est devenu plus flou, ses couleurs se sont doucement ternies jusqu’à ne plus être. Des éclairs sillonaient l’horizon de tous côtés, parfois en même temps. En toile de fond, un ciel aux nuages multiples, du gris le plus pâle au noir le plus profond, avec des nuances de roses, d’orangés et de violets. Un de ces ciels qui me donnent envie de faire de l’aquarelle. Sur le Cézallier, les nuages étaient tellement bas qu’il semblait que les plateaux étaient avalés par des volutes grises. On voyait la pluie tomber au loin. Les gouttes d’eau ont fini par me rejoindre. Je suis rentrée.

C’était hier. Aujourd’hui, de nouveau, l’orage gronde, le soleil commence à baisser, je vais peut être retourner voir son coucher. En attendant, je suis assise sur le perron de la maison. Les rouge-queues viennent me tenir compagnie, les hirondelles gazouillent un peu plus loin.


Un peu d'air pur