Portes ouvertes sur l’avenir

Publié le 21 octobre 2006

Ce week-end, pour la première fois, j’accueille les gens dans mon atelier. Une étape de plus dans mon rêve, une étape de plus dans ma vie.

Il y a cinq ans tout juste, je prenais mon premier cours de poterie. Quand je suis entrée dans l’atelier d’Alexis, je me suis dit que je ne venais pas pour rien. Quand je me suis assise sur un tour pour la première fois, je me suis dit que c’était parti. Je ne savais pas encore vers quoi. Je crois qu’aujourd’hui encore je ne sais pas tout à fait quel chemin de vie j’ai choisi, à part qu’il est beau, qu’il me convient, qu’il est difficile et que je n’en vois pas d’autre.
Il y a cinq ans, je ne me plaisais plus dans mon métier, pourtant un beau métier. Cela faisait longtemps aussi que je voulais quitter Paris, que je voulais retrouver plus de nature, plus d’humain, avoir moins de ville, de gris et d’immeubles dans ma vie de tous les jours.
Alors, grâce à la poterie, j’ai rêvé d’une autre vie. Et j’ai décidé de vivre ce rêve.
S’en est suivie une longue période de changements: apprendre un nouveau métier, déménager, bouleverser le quotidien, perdre mes repères, vivre en couple puis me retrouver seule.

Aujourd’hui, je crois que cette période s’achève. Avec l’aménagement de l’atelier, j’ai enfin un lieu où travailler vraiment, où je peux recevoir du monde, montrer ce que je fais, donner des cours. Etre enfin une potière correctement installée et non plus une apprentie potière qui travaille dans les gravats et vend comme elle peut sur les marchés.
Je vois aussi que, doucement, se tissent avec certains voisins des relations qui ne tiennent plus seulement du « bonjour » quand je vais chercher le pain. Je m’attache davantage chaque jour à ce village où j’habite. Je lui trouvais pas mal de défauts il y a deux ans quand je m’y suis installée, je lui découvre de plus en plus de qualités aujourd’hui. Je me suis trouvé un point d’ancrage plus solide que ce que je pensais. Quand j’ai acheté cette maison, je pensais la revendre dans une dizaine d’années. Aujourd’hui, je me dis qu’il est possible que j’y reste un peu plus longtemps.

Maintenant que les fondations sont posées, je peux construire ma vie rêvée…

C’est fou ce que le simple fait d’ouvrir un lieu au public entraîne comme émotions.


Poterie