CORINNE 'TITE ROUTE
L'oeil dans le viseur, les roues sur le bitume, les mains dans la terre
En décembre, j’ai voulu aller aux Millevaches, mais vu la météo du week-end, je me suis dégonflée, trop la trouille de mettre la moto par terre et un peu inquiète aussi de camper dehors par -10°C. Pour une première, je trouvais que ça faisait beaucoup. Donc je suis restée au chaud, avec un gros regret quand même.
Aussi, quand un copain sur facebook (comme quoi, ça sert à quelque chose, les réseaux sociaux) m’a parlé de la Burle, je me suis remise à trépigner et me dire que j’avais envie d’aller voir comment c’était de planter la tente dans la neige. Comme j’ai toujours pas super envie de tester la conduite en deux roues sur la neige, je cherche une place dans un side car et c’est par l’intermédiaire du forum des Auvergnats que je me retrouve dans le panier d’Olivier, croisé une fois, de nuit, sur un départ de spéciale au rallye des Volcans.
Rendez-vous à Billom samedi matin à 10 h. A 9h45, j’appelle pour dire que je serai légèrement en retard vu que je pars de la maison. Là, j’ai droit à un « t’inquiète, certains sont pas encore levés »… ‘tain, j’ai trouvé pire que moi, je sens que je vais être dans l’ambiance.
Voici donc l’équipe sauvage prête à partir : deux sides, deux motos solos et six péquins au total.
 L’équipe |
On devait partir à 10h, on a finalement décollé après l’apéro, le temps que tout le monde se prépare et que les motos soient prêtes.
 Apéro |
La route se passe bien : pas de neige sur le bitume, un peu dans les champs au niveau de Saint-Amant-Roche-Savine et plus rien sur Ambert. M’enfin bon, on aimerait bien que ça soit un peu plus blanc quand même.
A Sembadel Gare, pause au Chalet, restau très sympa, avec un super accueil malgré notre heure d’arrivée, et un bon repas.
 Apéro bis |
 Le chien du restau |
On descend vers le Puy et la neige commence à se faire un peu plus présente. Mais toujours rien sur le bitume.
 Noir au milieu du blanc |
Quand soudain, au détour d’un virage, à l’abri de quelques sapins…
 Un tas de neige |
C’est là qu’on voit la supériorité du side dans ces conditions : sides : 0 – motos solos : 2 par terre. Ziouplaboum qu’elles ont fait sur la glace.
Les deux sides sortent de la patinoire, on les gare sur le côté et on retourne aider les deux motards à terre. Bobo à la cheville qui le fera boîter le reste du week-end mais rien sur la moto pour l’un, rien physiquement pour l’autre. Par contre, la moto…
 Retour |
 Bougie Guzzi |
Réparation de fortune sur la route (même pas la peine de se garer sur le côté vu le peu de circulation), un mec en voiture s’arrête et nous propose garage et outillage pour finir de réparer correctement. Ca tombe bien, nous sommes à l’entrée de Saint Front, lieu de l’hivernale et endroit où se trouve le garage.
 Saint Front |
 Saint motard, priez pour nous |
Pendant que certains réparent, d’autres posent.
 Passager |
Une fois la bougie de la V50 réparée, nous repartons à l’assaut des routes enneigées, il nous reste quelques kilomètres à parcourir. Et quels kilomètres. Un petit concentré, avec neige et brouillard. Cette concentre est super bien organisée car il y a de la neige sur la route juste avant et juste après Saint Front alors que partout ailleurs, le bitume est noir…
 Un peu de brouillard |
 Une patinoire |
On monte en altitude et là-haut… C’est beau ! Le soleil se couche, disparait avalé par le brouillard. Une vue superbe où les champs enneigés se confondent avec les nuages, d’où ne dépassent que quelques montagnes et des bosquets d’arbres.
 Coucher de soleil |
 Surplomb |
On plante la tente à la nuit tombante. Les mecs m’avaient prévenue : « on n’a jamais planté les tentes de jour ». Tradition respectée !
 Campement |
Super orga en tout cas pour cette hivernale : les motos sur le bitume, les tentes dans 50 cm de neige, un bâtiment et des abris pour manger et boire, une p’tite potée pour nous réchauffer, et des vins chauds pour le même effet.
 On a bien mangé, on a bien bu |
A 3h du mat’, crapahutage jusqu’en haut d’une colline dans 50 cm de neige pour aller voir ce que plein de gens allaient voir à la frontale en début de soirée. « Mais si, je te jure, il y a plein de gens qui montaient, c’est que ça doit être beau » Bon, en fait, il n’y a rien. Mais rien de rien. Sauf des traces parallèles qui montrent que les gens montaient avec des luges pour redescendre avec… Nous, on est redescendus à pied. Merci Olivier pour la balade !
La nuit avance, il est temps d’aller se coucher
 Clair de lune |
 Vue sur le site |
A 7 h du mat, le soleil se lève doucement sur les tentes de la Burle, sous l’oeil bienveillant de la lune encore dans le ciel. Il vient éclairer les motos tankées dans la neige et les motards au coin du feu.
 Lever de soleil sous la lune |
 XT |
 Reste de feu |
Parce que même s’il ne fait pas très très froid, il ne fait pas bien chaud non plus.
 Ca caille |
Les motards sont de grands enfants, il y avait de quoi les amuser. Le toboggan a bien été utilisé dans la soirée et la nuit, mais les photos étaient infaisables (et cela valait peut-être mieux…). Ce sont aussi de grands enfants qui emmènent leurs peluches en voyage !
 Pour un aller direct sur les tentes |
 Une marmotte savoyarde |
 Bwââââââââhhhhh |
Pour une première expérience d’hivernale, c’était top : conditions pas trop rudes, mais de la neige quand même, le confort d’un panier de side plutôt que l’équilibre instable de ma moto sur la neige, un joli site, une chouette organisation. Bref, l’année prochaine, je compte bien en faire d’autres. Et encore merci à Olivier de m’avoir acceptée comme sac de sable.