Salut tout le mmonde,
Suite à une petite annonce dans le journal de l’asso des potiers, je prends contact avec un mec qui tient une maison de la Paysannerie à Arronnes, entre Vichy et le Mayet en Montagne, et cherche un potier pour mettre des poteries en dépôt vente chez lui.
Je regarde la carte pour repèrer l’endroit. La Guillermie, le Mayet en Montagne, Ferrières sur Sichon. Ca me dit quelques chose, tout ça. Ah bah oui, c’est là où s’est déroulée la première DDE, là où j’avais fait les reco avec Voyou.
Bon, ben vu la route, je vais prendre mon véhicule utilitaire économique, la SV.
Au départ, je devais y aller lundi, mais lundi, j’avais un autre truc de prévu. Et puis Chacta me dit que la météo n’est pas terrible, que ce sera mieux mercredi, 16° dans l’après-midi. Donc je recule le RDV à mercredi.
Hier, 13h15, j’enfile le pantalon (tiens, il est plus facile à mettre, mon régime fraises/crème marche bien), les bottes, je fais un paquet avec quelques poteries, je fixe le sac sur la selle passager. Mon casque, mes gants et gaz. J’ai RDV à Lezoux à 13h30, je pars à 13h25. Je prends donc le chemin le plus court : St Babel, Vic le Comte, Billom, Lezoux.
A Lezoux, on a une jolie vue sur le Puy de Dôme. Je ne me souvenais plus qu’il était encore tout blanc. C’est normal, il a neigé lundi, me dit Chacta. J’espère que ce n’est pas la même chose dans la montagne bourbonnaise. On regarde sur la carte. Ca a l’air pas mal de passer par Thiers puis St Rémy sur Durolle, le col de la Plantade, la Guillermie, Ferrières sur Sichon, Arronnes. C’est juste à 700-800 m d’altitude. « S’il y a de la neige sur la route, on fait demi-tour », dit Chacta. Juste après Thiers, on attaque les virolos. Oh, que la route est jolie, oh que les gravillons sont nombreux !
Jusqu’à Palladuc, ça va à peu près. Ensuite, ça se gâte. Car il commence à y avoir de la neige sur les côtés, en plus des gravillons au milieu. Sans bouée canard, les gravillons. Sont pas cons, ils avaient prévus la combi de ski et le snowboard. On a considéré que la neige sur la route tombée des branches des arbres, c’était pas vraiment de la neige et on n’a pas fait
demi-tour. On a bien fait, les paysages sont vraiment très jolis par là-bas.
Un peu avant Ferrières, Chacta demande un arrêt au soleil, histoire de se réchauffer les mains sur les cylindres. C’est joli, les champs en pente avec l’eau qui bouillonne en cascade. Passé Ferrières, plus de neige, mais encore un peu de gravillons.
A Arronnes, papotage…euh discussion commerciale avec un ex-expat dans le pétrole venu en montagne bourbonnaise se reconvertir dans la surveillance d’un musée de la Paysannerie et qui est en train de monter à côté un magasin de produits régionaux, un bar à vin et un restau. Tout ça dans un bled paumé mignon tout plein où les touristes débarquent par cars entiers parait-il. On verra bien, je reviens samedi pour déposer des pièces.
On papote un peu moto aussi, vu que le monsieur est motard. Puis c’est l’heure des adieux, le moment de partir. Elle est où la petite route, là sur la carte, qui permet d’aller à Ris ? »
« Mais qu’est ce que vous allez vous faire chier sur une route comme ça? »
Ben la ‘tite route, elle était super mignonne. Hyper gravillonnée. Mais elle nous a fait passer dans des forêts de hêtres au sol tapissé de feuilles rousses. Un beau décor d’automne. Ah merde, c’est vrai, on est au printemps.
Pour retourner à Lezoux, on a tiré tout droit : Ris, Chateldon, la D85, Dorat, Orléat, Lezoux. Quelques routes roulantes, de la petite blanche et du quasi chemin (route de viabilité incertaine, me dit ma carte)… Commentaire de Chacta : « celle-là, je l’aurais jamais prise tout seul ».
NB pour certains : vous voyez, pas besoin d’un GPS pour prendre des routes improbables.
A Lezoux, Chacta repart vers Clermont, je rentre à Orbeil. Mais comme je n’ai pas envie de rentrer au plus court, je me prévois un petit programme sympa : Billom, Montmorin, la Beauté, Isserteaux, Sugères. C’est presque la meilleure partie de la journée : des routes sympas comme tout, sans circulation, sans gravillons et sans neige. Je me régale. Bon, à Sugères, ça se gâte un peu. Je ne vois pas la direction Manglieu, je ne me souviens pas si c’est à gauche ou à droite, alors je prends direction Ambert. Dès le début, j’ai un doute, au bout de quelques kilomètres, j’en suis sûre, je me suis trompée (oui, je sais, se planter à moins de 10 bornes de chez soi, c’est grave). Mais je n’ai pas du tout envie de faire demi-tour. Alors à Brousse, je bifurque vers Egliseneuve les Liards en passant par Montboissier (oui, je sais, il y avait plus court, mais c’était trop bon). Sauxillanges, puis la maison.
Partie à 13h30, rentrée à 19h30. J’ai l’impression d’être partie une journée entière, d’avoir déconnecté des problèmes quotidiens. Le bonheur n’est pas dans le pré, il est sur la route.
—
Corinne ‘tite route