Vous croyez aux hasards, vous ?

Publié le 24 juin 2006

En fin d’après-midi, mon patron (c’est moi) a trouvé que j’avais bien bossé aujourd’hui, donc permission d’aller faire un tour de moto, pour admirer le soleil couchant. Yes. Mon casque, mes gants et gazzzz…

Je pars un peu comme ça, prévoyant vaguement un road book que je modifie au fur et à mesure des carrefours. Cela me fait passer par Isserteaux, très joli, puis Montmorin. A Pereyret, je m’arrête pour admirer le paysage. Le soleil se couche sur le chateau de Montmorin, avec le Puy de Dôme en arrière plan, ombre se découpant dans les rayons du soleil. C’est magnifique, j’ai pris un petit chemin pour avoir une plus jolie vue. J’ai bien fait quelques photos, mais je ne connais pas encore bien l’appareil et je les trouve pas belles.

Je continue ma balade sur les petites routes d’Auvergne, avec les gravillons, les virages, les prés tout juste fauchés, les vaches qui ruminent, l’odeur du chèvrefeuille dans les villages, celle des merguez quand les gens font un barbec. C’est mignon tout plein, je me régale de ces paysages qui me touchent au coeur à chaque fois autant.

Vers St Jean des Ollières, je vois un petit panneau « Pic de la Garde, table d’orientation ». Mais c’est un chemin qui part. Je n’y vais pas. Quelques kilomètres plus loin, le même panneau, mais là, ce n’est plus un chemin, mais un truc qui ressemble vaguement à une route. Alors j’y vais. Ca me fait toujours cet effet là, les panneaux panorama. Des cailloux, des trous, mais ça passe. Je passe devant des maisons et fais coucou à des jeunes en train de faire un barbec. Le goudron s’arrête, c’est maintenant un chemin, mais je vois un panneau « Pic de Garde, 10 mn A/R ». Donc c’est pas bien loin, je continue. Je finis par être obligée de m’arrêter, là, en SV, ça ne passe plus.

Derrière moi, une voiture se gare. Un homme et deux femmes en sortent. « Si vous vouliez faire un pélerinage seule, pas de chance, on y va aussi »… En fait, si ces gens n’avaient pas été là, je ne sais pas si je serai allée voir le panorama. Mais là, on est partis tous les quatre, quelques centaines de mètres dans les bois, et on arrive sur un superbe panorama sur la chaîne des volcans, une partie de la Limagne, la vallée de l’Allier. J’ai eu droit à un cours d’histoire revisité sur le château d’Usson et la reine Margot, ainsi que les origines de la statue de la Vierge. Ce qui m’a fait l’examiner un peu plus attentivement. Et là, sur le socle, je lis ces mots « je t’aime Corinne »…
A cet endroit, où j’ai une vue sur toute la région, j’ai droit à une déclaration d’amour. Alors qu’en ce moment, je me pose tout un tas de questions sur ma présence en Auvergne, savoir si je revends la maison ou non, si je vais m’installer en Creuse. Pour la deuxième fois en un an, cette région me fait un signe, me dit que je suis la bienvenue ici, qu’il faut que je reste*. Alors je crois que je vais arrêter de me poser des questions et accepter ma présence ici. Lâcher prise, il parait que ça s’appelle.

C’est un peu émue que j’ai repris la moto et suis rentrée chez moi.

Je crois que j’aime vraiment l’Auvergne…

* l’été dernier, au cours d’une expo, je me suis rendue compte que la seule autre Corinne Montculier qui a existé (et qui est morte l’année de ma naissance) était mariée à un tuilier qui venait bosser vers chez moi (tout ce petit monde habitait en Creuse, à une centaine de km d’Issoire). Mieux encore, l’oncle de ce mari bossait à moins de 3 km de chez moi sur une carrière de terre dont j’avais relevé quelques échantillons deux semaines avant de voir l’expo. Normalement, je devrais arriver à faire un émail de cette terre.


Moto