Un Virolothon, quand on peut, ça se commence avant, histoire de se mettre les gommes à la bonne température et d’être prêt à rendre honneur aux virolos tel qu’il se doit. Surtout quand l’année s’annonce exceptionnelle : la météo prévoit du soleil. Alleluia, alleluia, je laisserai donc la combi pluie au garage et avec un peu de chance, cette année, on roulera sur autre chose que des routes humides.
Donc je disais qu’un Viro, quand on peut, ça se commence avant. Ca tombe bien, je peux. Vendredi matin, direction la Haute Loire et l’Ardèche par mes routes habituelles. Je m’arrête dans un village, je ne sais plus lequel, quelque part entre Lalouvesc et Tournon, pour une pause chocolat/pipi/changement de carte. Je tombe sur un vieux bar, dont la déco me rappelle celui de ma grand-mère. La tenancière me rappelle aussi ma grand-mère. Je prends mon chocolat et je regarde le temps passer…
Pause café |
C’est là que je me rends compte que j’ai oublié ma carte Rhône-Alpes. Il me faudra faire cinq librairies/marchands de journaux/vendeurs de babioles pour arriver à en trouver une. J’ai cru que j’allais être obligée d’aller dans un supermarché. La faute aux GPS ? En tout cas, je finis par être sauvée, parce que mine de rien, je ne sais pas réellement où je vais, j’ai juste l’adresse mais je n’ai pas fait le road-book pour y aller, j’improvise plus ou moins à la carte. Donc sans carte, ça devenait compliqué.
Une fois la carte achetée, j’ai pesté contre les nouvelles moutures régionales Michelin, qui ne collent pas tout à fait avec les anciennes. Il me manquait une vingtaine de kilomètres, qui n’étaient ni sur l’Auvergne-Limousin ancienne version, ni sur la Rhône-Alpes nouvelle version. Jusqu’à ce que je me souvienne, trop tard, que les nouvelles Michelin sont recto-verso et que la partie qui me manquait était… verso. Blonde un jour…
A la nuit tombante, un peu avant d’arriver au gîte, à côté du lac d’Aiguebelette, je rattrape le motobus, jaune, et Sylvie derrière sur sa 125. Elle n’a pas l’air à l’aise pour les démarrages en côte, Sylvie. Par contre, à sa façon de prendre les virages, je me dis qu’il ne faut pas qu’elle passe devant le side, Jésus n’arrivera jamais à la rattraper.
A l’arrivée, comme d’hab, blabla, miam-miam, glouglou. La soirée ne se termine pas très tard, c’est moche de vieillir.
Mais c’est bon de rouler !
Le samedi, programme goinfre. L’idée est de relier la Grave, où se trouve le gîte du samedi soir. Et c’est donc parti pour un festival de cols : Epine, Granier, traversée de la Chartreuse, col du Coq, Allevard, où on fait une pause déjeuner. J’ai fait une partie du trajet derrière Pierre et sa Desmodechichi. Ca a beau être léger et bourré de watts, cet engin, ça n’a pas l’air commode à emmener sur des petites routes recouvertes de feuilles mortes et ça me donne plus l’impression d’être un bout de bois qu’autre chose. A un moment, Laurent me prête sa Vogica Gran Canyon. Et là, c’est la première fois que je me sens en perdition avec une bécane. Pas à l’aise, ça m’est déjà arrivé plein de fois, surtout avec les motos de la catégorie girafe (comme l’Elefant de Flyben). Mais là, c’est plus que mal à l’aise, c’est l’impression que je vais la foutre par terre avant de comprendre quoi que ce soit. C’est avec soulagement que je reprends ma pocket bike molle.
Après la pause déjeuner, on reprend notre programme de cols : vallées des Huiles, col du Grand Cucheron, un peu de vallée avant d’aller attaquer le Glandon, la Croix de Fer, le Mollard. On s’arrête, histoire de faire des photos et d’admirer le panorama.
Col du Glandon |
Marc au col du Glandon |
Et on repart, à nouveau un fond de vallée avant de remonter par le Galibier. La vue est jolie mais le soleil déjà bien bas. Un autre groupe nous rattrape.
Sml |
Bruno |
De nuages et de vent |
On se finit avec le Lautaret, puis c’est l’arrivée vers la Grave, dans un village escarpé.
Soirée as usual, bonne bouffe, bon bizarre, bonne rigolade, qui a permis, ne me demandez pas comment, d’arriver au concept de soirée « Couine et moustache », à mettre en oeuvre prochainement.
Assemblée |
Jésus |
Jésus bis |
Mashounet |
Papouilles |
Les bottes de Jolito |
Laurent met le feu |
Au lendemain matin, superbe lever de soleil sur la Meije et le Rateau en face du gîte.
Vallées |
Trait d’avion |
Vue d’ensemble |
Silhouettes |
Roues |
Ruelle |
On se prépare à partir, les enfants (même grands) dessinent sur la rosée des pare-brise, le soleil finit de se lever.
Motobus |
Il est temps de partir |
Et justement, au moment de partir, par où va-t-on ? On ne sait pas bien, mais on est intéressé par une nouvelle journée goinfrage. On, c’est Jolito, sml et ma pomme. Laurent parle d’aller prendre des photos de l’Izoard, « la lumière est belle ». Mais il suffit de quelques mots bien choisis (Alpes d’Huez, col d’Ornon, de Menée et du Rousset) pour le faire changer d’avis. Le motard est bien faible par rapport au photographe.
Et c’est ainsi que commença une de mes plus belles journées moto, tant par la beauté des paysages que par l’ambiance qui a régné. Impossible de décrire cette sorte d’harmonie qui régnait dans le groupe. Roulage à peu près similaire (j’ai pas dit vitesse), bonne humeur, même amour des petites routes gravillonnées et herbeuses. Des virages à en avoir le tournis, à peine avait-on fini un col qu’on en commençait un autre. Et surtout cette envie de rouler, à la limite du raisonnable. J’ai aussi eu la chance de pouvoir me faire une journée « Couine, Moustache et Chouchounet » et ça, c’est inestimable !
Nous partîmes donc à quatre, SV, Versys, Gran Canyon et SM, à emprunter la montée de l’Alpes d’Huez par derrière. C’est petit, c’est étroit. Et c’est rempli de moutons qu’il faut presque virer à coups de pied de la route pour pouvoir passer. On arrive au col de Sarennes, superbe en ce milieu de matinée.
Vallée |
Contrejour |
Col de Sarennes |
Sur une portion de la route, un peu d’échangisme moto. Je me retrouve sur la KTM de Sml. Même problème de cale-pieds récurrents qu’avec d’autres motos à la position typée trail (faudrait que je reprenne mon abonnement avec mon kiné-osthéo), mais globalement, ça me plait bien, je suis carrément plus à l’aise qu’hier avec la Gran Canyon même s’il me faudrait un peu plus que dix ou vingt kilomètres pour arriver à prendre en main un bestiau pareil… A un moment, Sml est aussi passé devant moi pour me montrer comment améliorer mes trajectoires. Un vrai bonheur que de se sentir protégée comme ça.
Nous continuons, direction le col d’Ornon, pour une pause déjeuner. Faut pas déconner, ça fait bien deux heures qu’on roule ! Malgré les doutes du restaurateur, nous restons attablés à l’extérieur, profitant des rayons de soleil pour ignorer la légère fraîcheur du fond de l’air.
En guise de digestif, ce sera le col de Menée. Je ne sais plus pour quelle raison nous nous sommes arrêtés en entrée de village. Mais c’était de circonstance…
Appelez-moi Dieu |
Un peu avant quinze heures, nous attaquons le col du Rousset. Sagement en fait. J’arrive même à suivre, c’est dire.
Le col du Rousset |
Couine, Chouchounet et Moustache |
L’après-midi avance, il faut commencer à penser au chemin du retour. Un dernier col, la Bataille, avant l’arrivée sur Valence. On prend un dernier verre, je n’ai pas envie de rentrer chez moi. Laurent et Jolito prennent la direction de Grenoble, Sml met les écouteurs de son ipod pour adoucir un peu les six heures d’autoroute qui l’attendent. J’hésite entre la route directe par le Puy ou passer par Yssingeaux, Arlanc. J’opte pour la première solution. C’est moche de vieillir. J’arrive à la maison à quasiment 21 h, la nuit est déjà tombée depuis longtemps.
Trois jours de balade, 1 200 km, 17 cols, des paysages magnifiques, un beau temps inhabituel pour un Viro, des motards toujours aussi sympa. Un week-end comme je les aime.