Ma NC10

Publié le 20 mai 2010

Je vais avoir du mal à trouver les mots pour raconter le week-end que je viens de passer, cette NC édition 2010 dans la Drôme, tellement ça a été intense, chaleureux. Etre émotive peut parfois être emmerdant, quand c’est du côté négatif. En revanche, quand c’est bon… putain qu’est-ce que c’est bon !

Cette NC n’est pas mon meilleur week-end question moto, j’ai déjà vécu mieux comme combinaison routes/temps/virages/paysages (ici, c’est surtout le paramètre temps qui a merdé en fait) mais j’ai rarement vécu autant de moments intenses en si peu de temps. Parfois négatifs, comme la crise de panique au sommet du Ventoux, ou ma crise de larmes après ma chute à l’aller. Mais quand même très majoritairement positifs.

En vrac, le repas du mercredi soir chez moi avec, dans l’ordre d’arrivée, Guénolé, Perfal, jpthebox et ‘rine, où on a torpillé la moitié des quatre litres de bizarre que j’avais préparés ainsi qu’un plat de pâtes donné pour huit personnes. Goinfres un jour, goinfres toujours… Le tout en rigolant bien, surtout ‘rine et moi sous l’oeil navré de jp.
Le voyage aller, avec cette voiture qui me coupe la route au moment où je double. Rien de grave, juste mon premier accident avec tiers (oui, d’habitude, je m’arrange pour me vautrer toute seule), alors que je vais bientôt fêter mes 150 000 km en moto. Ou ce scrouitch fait avec le cale-pied gauche, en voulant montrer à jp qu’on peut pencher un peu plus (jp, faut pas suivre mes trajos et ma vitesse, en fait, parfois, je suis un peu optimiste). En tout cas, les RB d’Alain sont toujours aussi bien, ses heures de RDV toujours aussi aléatoires (Alf et Aschem, c’est pourtant avec plaisir qu’on vous aurait retrouvés).

Merci aux dix-neuf motards assez surprenants ((c) Haroun) pour se taper un aller-retour à Genève juste pour aller voir une sortie de mariage à la mairie et dire à Haroun qu’on est heureux pour lui. Voir Haroun sans voix pendant une minute, sa tête ébahie, entendre un « Oh les cons » étranglé finir par sortir, ça valait bien 550 km (c’était combien déjà le RB défi ?), la flotte qui s’est mise à tomber juste quand on a enlevé les combi pluie à proximité de l’arrivée, l’autoroute qu’on a pris en partie pour le retour, histoire de tracer un peu.
Merci aux parents d’Haroun pour leur accueil chaleureux, notamment à la belle-soeur pour son aide précieuse pour l’organisation secrète. Dix-neuf motards un peu sales, un peu dégoulinants mais souriants, ça faisait un peu tache (politiquement correct, ça serait « décalé ») dans leur salon.

Merci à Flyben pour le prêt du téléphone portable qui peut aussi aller sur le net. Comme j’avais oublié le mien, de portable, j’aurais eu quelques difficultés à contacter la belle-soeur d’Haroun pour les derniers détails. Mais la magie de la technologie aidant, on a pu compenser ma blonditude.

Et re-merci à Flyben pour avoir fait un superbe RB pour cette journée et avoir su le tailler judicieusement pour qu’on soit juste à l’heure. J’ai eu un gros coup de stress quand il a annoncé, à 15h, qu’il restait 110 km et même pas une heure selon notre planning. Une bonne départementale, un ouvreur motivé, 110 km qui se sont transformés en 90 et nous ne sommes arrivés à l’endroit prévu, juste avant la frontière, avec seulement 10 mn en retard. Et du coup, nous sommes arrivés au bon moment pour le mariage en Suisse. Top.
J’ai adoré le fait qu’on roule tous ensemble (enfin, jusqu’à ce qu’on se perde à 17 alors que Mash était sur la bonne route avec Maryse), alors qu’au départ, il était prévu de faire plusieurs groupes. Ca nous a peut-être ralenti (et encore, c’est à démontrer), mais c’était vraiment vraiment plus sympa.

Et le retour. Ah, ce retour. Je crois qu’on a pris un peu d’autoroute, mais je m’en souviens à peine, tellement la suite a été magique. Un petit col de nuit, dans le brouillard, ça fait pas envie, non ? Et pourtant… ! Flyben et LCF en ouvreurs lumière, Arno et surtout ‘rine en ouvreurs trajectoire, et je me suis régalée. Le serpent sinueux des feux arrière dans le brouillard, les motos qui passent dans les flaques d’eau et l’eau qui s’évapore sur les pots, les gravillons qu’on ne voit pas, les arbres et les parapets qu’on distingue à peine, ça a quelque chose de magique, une ambiance particulière, un de ces moments que je suis contente d’avoir vécu. Merci Ben d’avoir insisté pour qu’on le prenne, ce col de Menée.

Par contre, grosse surprise à l’arrivée : il est tout juste minuit et demi et le bizarrium est quasi vide. Les FRMistes, c’est plus ce que c’était…

Pour le samedi, rebelote, groupe de douze motos, avec une partie de ceux qui étaient là la veille plus quelques autres. Direction le Ventoux, pour aller voir Jolitho en rallye, que nous ne verrons finalement pas de la journée à cinq minutes près, si j’ai bien compris.
Flyben n’avait pas arrêté de se plaindre la veille qu’on roulait pas assez vite, que tout le monde se trainaît. Une CB collée à ses basques, voire devant, l’a privé du plaisir de faire le cacou genre « c’est moi qui roule le plus vite ». Merci Sylvain !
Donc route sympa le matin, restau avec un méga apéro le midi (fallait bien tenir le choc pendant qu’on attendait d’être servis, c’était top). Arrêt mécanique au cours de laquelle une nana se retrouve à dépoiler sa moto sur un parking devant une dizaine de mecs impassibles qui regardent faire…
Ensuite, nous sommes partis au mont Ventoux. Quelle idée, alors que le soleil pointe à peine le bout de ses rayons, que d’aller se perdre dans un gros nuage ? Le truc idiot à faire, c’était la veille, pas ce jour-là.
Enfin bon, nous voilà quand même partis, sous le soleil mais aussi sous le vent, puis sous le brouillard mais toujours sous le vent. J’ai l’avantage, avec la SV, d’avoir assez peu de prise au vent mais ça fait bizarre quand même quand, dans l’avant-dernière épingle, alors que j’accélère, la moto n’avance pas mais glisse sur le côté. Argll. Du coup, dans la dernière épingle, encore un peu plus venteuse, coup de panique, je m’arrête et refuse de repartir. Oui, c’est idiot, mais c’est comme ça, je contrôle pas. Je tiens la moto penchée à contrevent pour ne pas tomber, à ma droite, Florent finit dans le bas-côté. ‘rine vient m’aider, on arrive à mettre la moto à l’abri. Mais c’est quoi ce bordel ? On tient à peine debout, le brouillard est dense. Je veux pas remonter sur la moto ! Comme il faut bien repartir, Arno fait passer la première épingle à la SV, j’arrive à faire le reste de la route, pas rassurée du tout, à deux à l’heure tant qu’on est dans le brouillard.

Un peu plus bas, Florent gagne son surnom de Flip-Flap en refaisant une cascade dans le bas-côté. Coup au moral, du plastique cassé, mais pas de bobo physique. Pas comme ces motards que nous voyons passer à côté de l’endroit où nous sommes garés. Pas un n’a pris le virage correctement, ils élargissent tous et se retrouvent sur la voie d’en face. Résultat, trois virages plus bas, un VFR finit contre une voiture, conducteur et passagère par terre. Il ne faisait pas bon au mont Ventoux ce jour-là.

Du coup, on se fait un retour tranquille, en deux groupes : l’un qui part tout de suite pour raccompagner Florent tranquillou. Très tranquillou. Par une route bien roulante, avec de chouettes virages. Mais vraiment tranquillou. C’est par solidarité avec Arno, qui ouvrait la route, que je n’ai pas doublé tout le monde pour enquiller, même quand Guénol et GSam sont passés devant. Pourtant, ça gratouillait…

Quant au deuxième groupe, il est parti à la recherche d’une douille de 32 pour resserrer encore l’embrayage de ‘rine et a donc pris la route bien après. Pourtant, ils sont arrivés en même temps que nous. Va comprendre pourquoi ils étaient tous rigolards pendant le repas.

La soirée au bizarrium est irracontable, les bouteilles n’étaient pas assez nombreuses, ‘rine était en super forme, on s’est couchés tard.

Je me suis fait une journée de roulage toute seule le dimanche (je n’ai pas réussi à retrouver mes copains auvergnats qui rentraient des Alpes). Merci Marc pour le RB entre Die et Valence, je me suis régalée.

Comme pour beaucoup, le retour à la maison est un peu bizarre. Alors que je suis super contente d’avoir retrouvé du boulot, je ne fais strictement rien le lundi, trop crevée, pas motivée. Même ce CR a eu du mal à sortir. Et il ne reflète qu’un pouillème de tout ce que j’ai vécu et que j’aurais voulu raconter.

Donc merci aux orgas d’avoir permis que ce week-end ait lieu. Et merci à tous ceux qui ont partagé ma route et de bons moments, ceux avec lesquels j’ai papoté, même seulement cinq minutes.

On se revoit quand, dites ?


Histoires, Moto