Ca a commencé en octobre dernier sur un « tu vas voir qu’elle va nous organiser une NC rien que pour attirer les GBBM chez elle ». Misère, j’ai répondu oui.
Organiser une NC, c’est assez simple :
– trouver quelques GBBM qui se proposent spontanément pour aider à l’orga (et qui trouveront le moyen de s’engueuler par mails cinq mois avant la NC, juste au moment de Noël, pour une raison futile);
– trouver un gîte avec hébergement en dur, camping, possibilité de manger à plus de cent, le tout dans un cadre sympa. Tant qu’à faire découvrir l’Auvergne, autant éviter la Limagne d’Allier, hein?
– péter un câble deux semaines avant en s’apercevant qu’on n’a pas commandé les t-shirts et qu’on ne sait pas ce qu’on va prendre pour l’apéro. Régler tout ça en deux jours.
– arriver sur le gîte la veille de la concentre et faire la bise aux particpants au fur et à mesure de leur arrivée;
– rouler un peu;
– boire pareil;
– dormir beaucoup (j’ai pas inversé des mots, là?);
– dire au revoir aux participants au fur et à mesure de leur départ;
– me retrouver toute seule et déprimer.
Bref, la veille du premier jour, les t-shirts et les sirops de myrtilles étaient arrivés sur le site, j’avais cubi de vin rouge, saint-nectaires et saucisson dans l’Express (ça tenait pas dans les sacoches cavalières), y avait plus qu’à…
Direction le site, où nous attendent déjà les Polaroil. Le rebelle n’est plus ce qu’il était : non seulement il arrive à destination sans encombre, mais en plus en avance, tout ça pour aller se pieuter en châlet. Tout se perd ! Un BMiste quant à lui, se pointe en voiture. Normal, une BM neuve, c’est plus que c’était, ça tombe en panne (alors que des vieilles BM viendront sans encombre). Et une moto qui ne reconnaît pas sa clé, c’est ballot, mais ça ne démarre pas bien.
Premier soir, on est dix-sept, on torpille quelques saucissons, un fromage, deux ou trois bouteilles de bizarre et à peine deux kilos de pâtes. Ca mange pas, un motard.
Le lendemain, on se retrouve chez moi en fin de matinée, histoire que j’échange l’Express contre la SV et qu’on roule un peu avant l’arrivée de tout le monde. Petit restau typique histoire de rouler léger (hein, Alf ?).
Puis direction le gîte via les petites routes. On n’a pas fait 10 km que Xav élargit un virage pour cause de gravillons. Et paf la voiture. Plus de peur que de mal pour le pilote, le GSXR repartira sur une remorque et la voiture sans son pare-chocs. Du coup, on a roulé cool sur le restant du trajet.
Au fil de l’après-midi, les FRMistes arrivent. Je papote un peu avec tout le monde, on fait l’apéro, puis le repas dans la salle des fêtes. C’est assez calme, je vais me coucher tôt, histoire de ne pas être trop crevée pour le reste du week-end.
Le temps s’améliore de jour en jour. Il a neigé à Saint-Amant mercredi matin, il y avait encore quelques nuages jeudi. Il y en a moins vendredi matin.
A la station service, je suis avec un grand groupe, quatorze bécanes, quand j’aperçois trois motos sur le côté. « Vous roulez de votre côté? » Finalement, je laisse tomber l’option troupeau (Haroun, c’est pas faute de t’aimer, hein, c’est juste que certaines expériences de ces derniers temps me font préférer les roulages en petit comité) et je pars avec Gandolfi, Fred, Alan et Hugues qu’on récupère in-extrémis. Gandolfi veut faire la D996, à cause d’un souvenir d’arsouille de la première DéDéstivale. Ce machin où si on respecte les vitesses légales, on se fait royalement chier? Donc direction Saint-Anthème. A l’arrivée, m’attend un Gando au regard dépité. « C’est nul ». Donc, ça, c’est fait. Maintenant qu’il est convaincu que les grosses rouges, c’est chiant, on a pu enquiller sur les petites blanches. Et là, le bonheur. Je me suis calée dans la roue de Gando. Si le tigre ne freine pas, ya pas de raison pour que moi, je freine… Bon, au bout de quelques temps, j’ai compris qu’il jouait pas mal de la boîte. J’ai donc adapté ma conduite. Et je me suis fait franchement plaisir.
On a tournicoté dans le triangle St-Amant-Boën-Olliergues, en passant un paquet de cols à plus de 1 000 m. D’ailleurs, au bout d’un moment, le jeu du RB était de suivre les panneaux des cols. Moment de rigolade dans mon casque, au passage du col de la Pelletière, quand j’ai vu Gando montrer le panneau d’un geste voulant dire « mais qu’est ce que c’est que ce truc? ». Un col à peine à 750 m, auquel on accède par une… descente… Du grand n’importe quoi.
Pause restau au château de Couzan. Pas une grande pause gastronomique, mais un restau tout à fait honnête avec un repas complet (entrée, plat, fromage et dessert) pour 11 euros. Et au soleil juste ce qu’il faut pour commencer à se prendre un peu de rougeur sur le pif.
Re roulage l’après-midi avec essai de Breva au milieu. Rien qu’à m’asseoir dessus, j’ai pas aimé. Le moteur, bof. Certes, ça vibre. Mais je me suis bien demandé pourquoi. Autant la V11 m’avait donné l’impression d’un vrai moteur à l’intérieur. Autant pour la Breva, j’ai l’impression que les vibrations sont là pour le folklore. Surtout que le moteur fait un bruit de sifflement désagréable à l’accélération. Bref, j’ai pas aimé, et j’ai repris ma SV dès que possible.
Le soir, au repas, j’ai constaté une nette augmentation du niveau sonore dans la salle des fêtes. Ca parlait et rigolait plus fort. Les balades rendent sourds ?
En digestif, séance de méca à 3 g par bras sur le VFR de Bertrand qui est allé tater de l’herbe entre deux arbres. Moi, je dis que c’est beau la solidarité motarde : Bertrand c’est planté le matin, Mickey lui a trouvé un radiateur l’après-midi sur Clermont et le tout est remonté dans la nuit pour que Bertrand puisse re-rouler le lendemain. Le plus beau a été le recollage au scotch du carénage du VFR. Du grand art.
Samedi matin, grand soleil. J’avais depuis quelques temps un ticket d’essai pour le TRP et pour le douzair. Donc on part en balade avec Alf et Georges et quelques autres, avec pour objectif de rallier le lac d’Aubusson d’Auvergne pour un pique-nique.
Georges m’a prêté pendant une bonne trentaine de kilomètres le ZX12R pile poil sur des routes comme j’aime et adaptées à l’engin ! J’aurais ouvert, j’aurais pas osé prendre des chemins pareils. Que dire de cette moto ? Que je l’ai trouvée pas compliquée à prendre en main, pas si lourde que je pensais, hyper souple, coupleuse. Assez rapidement, je me suis traînée moins que je le craignais et j’ai pu me scotcher derrière Tuttle, qui m’a gentiment ouvert la route. Bref, c’est pas compliqué à conduire, un ZX12R. Ok, j’admets, j’ai pas dépassé les 4 000 tours… Pour une moto que je ne connais pas, pleine de carénage, sur une route à gravillons, j’ai préféré rester raisonnable et pas tirer dedans (comment ça, pas crédible?).
Pique-nique au lac d’Aubusson, assis dans l’herbe, à la fraîche sous les arbres pour se protéger du soleil. Une fois fromage, jambon et tomates avalés, ça commence gentiment à roupiller dans la verdure. Euh, on roule ou bien ? C’est que j’ai un tréteau à essayer, moi ! On part à huit motos, dont Nico et Pierrot, deux locaux venus nous rejoindre. Sur une portion un peu plus roulante, j’essaye la 998. Bon, ben c’est raide, c’est moins souple que le douzair, ça m’impressionne, j’ai du mal à la prendre en main (à ne pas rapprocher de « c’est raide », merci). Alf me prévient qu’elle ne tourne pas facilement et qu’il ne faut pas hésiter à sortir le genou. Je ne ressens pas vraiment de difficulté. Ptète tout simplement parce que je me suis traînée grave de chez grave. A 2 à l’heure, pas besoin de pencher pour tourner, suffit de braquer le guidon. Bref, c’est une taille de moto un peu trop grosse pour moi (à ne pas rapprocher de « j’ai du mal à la prendre en main », merci), mais c’était super sympa à essayer.
Pause au château de Couzan pour rafraîchir les pilotes, où Marc nous fait l’extér pour le paiement. En remerciement, je vois une toute petite route qui part sur le côté. Tiens, ça fait longtemps qu’on n’a pas pris une vraie route à chèvres.
Largeur : pas plus qu’une voiture
bitume : nickel,
gravillons : quasiment pas
herbe latérale : non coupée, déborde sur la chaussée
épingles : serrées
pente : 10%.
Résultat, un vrai bonheur. A peine sortis d’une épingle, on enchaîne sur la suivante, avec l’impression de rouler au milieu d’un champ. A St Georges en Couzan, au lieu de reprendre la départementale normale, on continue sur le même type de route. On finit par le col du Béal, certains n’avaient encore vu. Puis rentrage au gîte, apéro, blablabla, dîner, blablabla, bizarrium, blablabla, fermeture du bar, blablabla jusqu’à 4h du mat. On vieillit, on se couche tôt, maintenant.
Dimanche matin, c’est la fin. Je me lève quand même à huit heures, pour dire au revoir à ceux qui partent. A midi, il ne reste quasiment plus que les orgas. Ca fait un peu bizarre, le gite est tout vide, il n’y a presque plus de moto garées un peu partout. On fait les comptes, on tombe juste, on n’a pas fait d’erreur. Il reste quelques t-shirts, des autocollants, on ramasse les dernières bouteilles de bizarre, on finit le pain, fromage, saucisson. Les derniers zorgas partent direction Ambert, pour aller faire le plein et rejoindre ensuite la région parisienne. Je rentre tranquillou chez moi. Les champs sont tout verts et jaune, les paysages ont beaucoup changé en même pas une semaine. Il fait super beau. Je rejoins les copains au circuit d’Issoire. Pas envie de rester toute seule. Mais moins déprimée que ce que je craignais.
Cette NC s’est super bien passée, malgré les trois chutes, les poils du cochon dans la potée de vendredi et les trois saucisses qui ont manqué samedi. J’ai discuté avec plein de monde, revu les copains, ça m’a rappelé des souvenirs, créé des nouveaux. J’ai vécu cette NC de l’intérieur de manière très forte et très calme en même temps. C’était simple, pas prise de tête, dans la bonne humeur. Merci à ceux qui m’ont poussé à organiser cette NC, même si certains n’étaient pas là (vous m’avez manqué, les gars). Merci à ceux qui sont venus, c’était chouette de vous voir.
J’ai préféré profiter des bons moments, je n’ai pas fait de photos du week-end, sauf celle de la mascotte du gîte, qui n’était pas un paon cette année.