05 – Maroc 2004 – Direction les Dunes

Publié le 7 janvier 2004

Mardi 6 janvier
Midelt – Er Rachidia


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Au fond de l’oued

Réveil avec le lever du soleil. Il a gelé cette nuit, il y a des glaçons dans les jerricans de Marc et Edith, restés dehors. Comme les autres, je découvre de jour l’endroit où nous avons dormi : un oued asséché, traversé par une piste et encaissé dans un plateau. Je monte en haut d’une rive de l’oued. C’est beau, c’est paumé. On aperçoit deux villages dans le fond, près des montagnes. Et, comme dans tous les endroits « déserts » que nous avons vu jusqu’à présent, il y a quand même du monde ! Un garçon qui vient me parler un peu. Au loin, j’aperçois un berger, une femme, leur troupeau et quelques chiens. Doucement, ce petit monde se rapproche. Ils finissent par traverser l’oued pour se poser sur la rive d’en face et nous regarder remballer nos affaires. Ca fait un peu bizarre d’être ainsi observés. Sur la piste, un camion s’arrête. Je vais discuter avec le chauffeur… qui finit par me donner un stylo. Le monde à l’envers.

Nous partons vers 11h, en direction du cirque de Jaffar. Nous avions prévu au départ une boucle de 160 km de piste, vers Imilchil et le lac Isli. Mais la fatigue nous fait changer nos plans et nous décidons de rallier Er Rachidia. Au bout de quelques kilomètres d’une piste parfaitement plate et sans cailloux, nous tombons sur une route étroite goudronnée. Puis nous arrivons sur la N13. C’est-à-dire la route que nous avons prise l’avant-veille et qui arrive à Midelt. En fait, nous ne sommes pas du tout à côté du cirque de Jaffar comme nous le pensions. Nous en sommes même assez loin… Tant pis pour le cirque, nous allons à Er Rachidia.

Un peu avant la sortie de Midelt, Sam se met à me klaxonner. Il me faut un moment pour m’en rendre compte. Il finit par me rattraper en me hurlant « Ton moteur prend feu ». Gloups, il y a une grosse fumée noire qui sort de devant ma moto. Mais ce n’est pas le moteur, simplement la sacoche de taille, généreusement « offerte » par Challenge 75 (le vendeur nous a pris pour des cons, merci à lui !), accrochée autour du réservoir, qui a glissé et qui brûle contre la sortie d’échappement.


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Pas pratique à lire

Plus de peur que de mal, finalement. L’appareil photo qui était dedans n’a quasiment pas souffert. Au passage, merci à Antoine pour le conseil de scotchage de l’appareil, ça protège effectivement bien. La carte Michelin fait un peu plus la gueule. Je décide de la garder quand même. Bonne idée, elle nous servira bien par la suite.


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Paysage

Nous attaquons le Haut Atlas. Les montagnes sont une fois de plus magnifiques, irracontables et imphotographiables. Mais bon, j’ai fait quelques photos quand même…


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Maison en terre

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Lac de barrage

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Paysage de far west

A Er Rachidia, nous trouvons un hôtel en centre ville, les motos garées devant.


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Rue tranquille

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Er Rachidia

Avant d’aller manger, nous allons nous promener et nous entrons dans notre premier souk. Comme il est tard, il y a assez peu de monde et c’est agréable de pouvoir se promener sans être entouré d’une nuée d’enfants réclamant stylos et bonbons. Nous avons surtout vu les étals de fruits et légumes. Nous n’avons pas été nous promener dans la partie objets et vêtements, mais j’ai entr’aperçu des djellabahs comme j’aimerais bien. Après manger, nous allons à un cybercafé pour faire le CR de notre journée dans l’Atlas. La ville nous semble tellement tranquille qu’à minuit, Edith et moi rejoignons seules l’hôtel, traversant des rues quasi désertes, sans nous sentir en danger.

Mercredi 7 janvier
Er Rachidia – Erfoud – Merzouga
Ce matin, nous partons une nouvelle fois un peu tard, Edith ayant dû passer à la pharmacie. Le démarrage des motos est un peu difficile et Sam se retrouve à devoir démarrer deux fois chacune de nos motos (enfin la mienne et la sienne car Marc se débrouille tout seul et Edith n’a qu’à appuyer sur un bouton). Kicker le met en nage et surtout de mauvaise humeur (Sam n’aime pas avoir chaud). De plus, il se retrouve entouré d’enfants qui réclament stylos et dirhams, ce qui n’arrange pas son humeur. Marc, venu voir ce qui se passait, demande à un homme en uniforme marron la route pour Merzouga. S’ensuit un dialogue de sourds : « La route pour Merzouga, s’il vous plait ? » « Oui » « Merzouga, c’est par où ? » « Oui » « Merzouga ? » « Oui » Incompréhension… Découragé, Marc abandonne. Les motos démarrées, nous partons.

Les paysages changent de nouveau complètement. On arrive sur un plateau de cailloux d’une monotonie déprimante. Je suis en train de me dire que je regrette les montagnes quand je vois, sur la droite, un homme faire de grands signes. Ce qui m’intrigue, c’est qu’il ne s’agite pas dans notre direction, mais exactement à l’opposé. Je tourne un peu la tête et là, j’aperçois au milieu de cette platitude une grande vallée encaissée, tapissée de palmiers.


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Fond de vallée verte

Trop tard pour s’arrêter ici, je guette pour voir si on peut se garer un peu plus bas. Quelques centaines de mètres plus loin, un parking offre une vue plus large sur la vallée du Ziz, verte et habitée, oasis au milieu de ce désert de cailloux.


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La vallée d’Idate…

Un autochtone vient discuter avec nous et à ses explications, je demande si c’est bien la ville « d’Idate » que l’on voit en bas. « Non, non, c’est la vallée di dattes », me répond-il. Drame de l’incompréhension, encore, côté français ce coup-ci.

Nous traversons Erfoud (ou Arfoud), qui semble être une ville agréable puis nous arrivons à notre première mini-dune de sable un peu avant Merzouga. Les derniers kilomètres ne sont que de la piste.


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Mirage ? Non, piège à touristes

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Sur le sable

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Les dunes roses au fond

Au début, je suis terrorisée, un peu traumatisée par l’aventure du cirque de Jaffar. L’idée de retomber aussi durement que dans les oueds me terrifie. Finalement, ça ne passe pas trop mal. Il y a de la tôle ondulée, décrite par Bobo dans son CR Vichy-Tamanrasset. Enfin, de la tôle ondulée version bébé, pas vraiment profonde, qui se passe très bien entre 40 et 60 km/h. J’aime moins les passages dans le sable. Nous arrivons au camping « Ksar Sania » (« Chez Françoise »), au pied de l’erg Chebbi, au soleil couchant.


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Reflets de soleil

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Bisoooooooooou

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Coucher de soleil

Edith et moi ne faisons pas les deux cents derniers mètres, trop sablonneux à notre goût… L’endroit est charmant, mais les prix un peu élevés (250 DH/personne en demi-pension). Nous nous rabattons sur le camping et mangeons sur place le premier soir. Un boeuf aux pruneaux correct mais un peu trop européanisé pour nous qui nous régalons chaque jour de tajines.


Maroc 2004, Moto, Un peu d'air pur