Dimanche 11 janvier
Gorges du Dadès – Boulemane – Ouarzazate – Zagora
Nous voulons nous lever tôt, donc réveil mis à 7 h. Mais 7 h heure française. Soit 6h heure locale ! Je maudis Sam de ne pas avoir mis son téléphone portable à l’heure marocaine. Nous voyons le jour se lever par la fenêtre de notre chambre. Après le petit déjeuner, je discute un peu avec le patron. Je lui demande si la piste qui relie les gorges du Dades aux gorges du Todgha est bonne. Il ne peut pas me répondre, il n’a jamais été au fond des gorges car, étant fils unique par sa mère, il n’a personne pour le remplacer à l’auberge. La discussion est tranquille, simple mais elle me fait du bien. C’est le premier Marocain qui me parle sans arrière pensée, sans essayer de me vendre quelque chose. Heureusement, il est le premier de toute une série. Ali est tellement gentil, que non seulement il a des prix très bas, mais en plus, il nous laisse calculer nous-mêmes la note.
Fond de vallée |
A flanc de montagne |
En face |
Nous partons très tôt, pour une fois. A un point de vue sur les gorges du Dadès, Sam et Marc s’expliquent. Ils décident que nous ferons voyage séparé pour la journée. Le rendez-vous est donné ce soir à Zagora : le premier arrivé envoie à l’autre les coordonnées GPS de l’hôtel ou du camping.
Gorges |
Géologie |
Avec Sam, nous restons un peu en haut des gorges. Nous discutons avec trois Marocains en vacances (deux militaires et un technicien en chimie du textile). Ils reviennent du haut des gorges et nous conseillent de faire 4-5 kilomètres de plus. Après, la route n’est pas très intéressante et donne sur une piste assez difficile. Nous allons donc voir le point le plus resserré des gorges : la rivière et la route sont enserrées entre deux parois rocheuses d’une trentaine de mètres.
Route en fond de gorges |
Nous avons redescendu les gorges et enquillé sur la vallée du Dadès.
Jardins |
Route défoncée |
Champs |
Dans un village, arrêt chez un ferronnier pour voir s’il ne pourrait pas faire quelque chose pour redresser ma béquille, qui penche de plus en plus. Nous nous retrouvons, comme d’habitude, entourés d’une nuée de gamins. Mais surprise, aucun ne nous réclame quoi que ce soit. Un homme arrive avec son fils âgé de deux ou trois ans qui l’a traîné ici croyant qu’on était des motards du Paris-Dakar. Le garçon est déçu mais le père reste discuter avec nous et faire la traduction avec le ferronnier.
Attroupement |
Jamal |
Fiers de prendre la pose |
Ancien étudiant en histoire à Rennes, il est aujourd’hui employé communal ici. Je discute également avec les gamins. A un moment, l’un d’eux finit par lâcher un « donne moi un stylo ». La réaction des autres est immédiate : ils le regardent d’un sale oeil et reculent d’un pas. Jamal, celui avec lequel je parlais le plus fait même un petit geste « t’es pas bien, toi ». Intérieurement, j’ai embrassé Jamal pour le remercier tellement sa réaction m’a fait plaisir.
Nous finissons la vallée du Dadès. Les maisons sont désormais toutes en briques crues rouges, avec parfois des décorations sculptées, gravées en façade. Mais nous ne prenons pas le temps de visiter les villages. Avant Ouarzazate, nous nous arrêtons à une table d’orientation. Un petit garçon reste à côté de nous. Le paysage est beau, le ciel est gris…
Lac |
Montagnes |
Nos montures |
Nous passons Ouarzazate rapidement pour descendre la vallée du Drâa.
Cailloux, plein de cailloux |
Village |
Sculpture de rivière |
C’est beau |
Un peu de verdure |
Le soleil commence à baisser sur l’horizon mais nous voulons quand même essayer d’arriver à Zagora avant la nuit noire. Parce que depuis le début du voyage, j’ai un problème avec mon circuit électrique : clignotants et phare fonctionnent de manière aléatoire. Quand je mets le contact, je n’ai aucune lumière, même sur le tableau de bord. A l’arrêt, quand le moteur tourne, le code est normal et les clignotants sont fixes et quand je roule, la lumière du code diminue (sauf quand je freine) et mes clignotants clignotent… parfois.
Une dizaine de kilomètres avant Zagora, alors qu’on commence à ne plus voir grand chose, Sam s’arrête. On s’éloigne du point GPS de l’hôtel que Marc nous a envoyé dans l’après-midi. Demi-tour, on bifurque vers une palmeraie, via une petite route défoncée. Il fait de plus en plus sombre et je ne vois quasiment plus rien. On arrive dans un village. « L’hôtel est à 5 km par là », me dit Sam en me montrant une vague piste entre deux maisons. Là, je dis non et je refuse d’y aller sans phare. Sam arrive à joindre Marc par téléphone, l’hôtel se trouve en fait juste après l’entrée de Zagora. Pas facile de trouver un hôtel avec un mauvais point GPS…
Donc demi-tour, j’essaye de coller Sam au plus près pour profiter de son éclairage. Mais ce n’est pas facile, il y a plein de monde sur le bord d’une route en mauvais état. Il nous faut donc éviter les vélos, les piétons, les ânes, les charettes, tous bien sûr sans éclairage. Un chien traverse juste devant moi, je ne le vois qu’au dernier moment, même pas le temps de chercher à l’éviter. Nous retrouvons la « grande » route et nous arrivons à Zagora avec soulagement. Marc et Edith ont trouvé un hôtel près de l’entrée de Zagora. Ils ont aussi trouvé un garage qui devrait pouvoir refaire le filetage de deux vis de mon moteur, qui sont en train de lâcher.
Le soir, nouvelle explication entre Sam et Marc. Désormais, nous ferons route séparée.