CORINNE 'TITE ROUTE
L'oeil dans le viseur, les roues sur le bitume, les mains dans la terre
Mardi 25 juin
Quoi de mieux qu’un petit coup de stress pour se réveiller de manière efficace ?
Ce matin, réveil très très tôt pour monter aux essais à Pikes Peak en tout début de matinée (on peut même dire en fin de nuit). Gazelle ouvre un oeil à 3h30, se lève pour préparer le café. Là, un premier neurone se connecte. « Comment ça 3h30 ? » Et connection du deuxième neurone : « Put^^^^, c’est l’heure à laquelle on devrait être à l’entrée de Pikes Peak ! »
On ne sait pas exactement ce qu’il s’est passé, mais voilà, panne de réveil et à l’heure où nous devrions déjà être au portail de Pikes Peak pour monter faire les premiers essais, nous sommes en train de jeter vite fait les affaires dans la voiture, BBR et Gazelle sautent dans le side et nous partons tous les trois dans la nuit noire les yeux encore collés de sommeil. Le side a pris le bon raccourci. Pour ma part, j’ai décidé de faire un tour dans Manitou Springs, la ville tout à côté de Colorado Springs. Commes les magasins étaient tous fermés, je suis allée voir la gare du petit train qui monte au sommet. Le point positif, c’est que maintenant, je sais où c’est. Le point négatif, c’est que c’est un cul de sac pour les voitures et que j’ai perdu pas mal de temps en plus de me perdre moi-même. Une fois sur la bonne route, je me suis rendue compte 1- que je n’étais pas la seule en retard ; 2- qu’il y avait beaucoup de monde qui voulait monter à Pikes Peak ce matin…
Ce n’est que quelques minutes avant le départ de la première montée que j’ai pu rejoindre le départ. Pour ces essais, la montée est divisée en deux parties : la basse pour les voitures et les camions, la haute pour les motos, side-cars, quads. Tout le monde se retrouve donc à Glen Cove, où m’attendent un peu inquiets mes deux side-caristes préférés : j’ai leurs combis dans la voiture… Histoire de s’occuper un peu, BBR a perdu un de ses gants et au lieu de m’attendre patiemment, ils ont passé quelques minutes à courir jusqu’à le retrouver.
Pendant ce temps, le soleil se lève et la lune se couche.
La première montée a lieu, encadrée par des marshalls : c’est une montée pour tâter le terrain. Il fait très froid au sommet, avec un vent qui vient bousculer les motards. L’adhérence du bitume est assez précaire, le soleil aveuglant par endroits.
La moto marche bien, cette matinée qui a si mal commencé semble bien se dérouler et BBR et Gazelle peuvent regarder le sommet de Pikes Peak sous le regard bienveillant de la lune.
Au final, mieux vaut une petite panne de réveil qu’une panne de moto.
La deuxième montée se passe aussi bien que la première, essais de vitesse en plus. La Houba marche bien, les réglages semblent bons. Ils décident que pour une première journée, les essais sont satisfaisants et suffisants et arrêtent. Du coup, ça leur permet de discuter avec d’autres concurrents et d’aller voir les voitures garées sur le haut de leur partie, en attendant que toutes soient montées. Cette fois-ci, c’est avec Jean-Philippe Dayraut qu’on a pu faire la photo et discuter un peu.
Pendant ce temps, les montées continuent.
Bruno Langlois (à gauche) et Eric Piscione (à droite) valident leurs essais de la semaine dernière.
Pour ces essais, il règne une ambiance un peu particulière sur Glen Cove. Le parking est rempli de camionnettes, camions et pick-ups. Certains pilotes enchaînent les montées, d’autres préfèrent attendre, prendre le temps ou sont obligés d’intervenir sur la moto pour qu’elle fonctionne correctement. Un méli mélo sous le soleil levant, dans le froid, avec le bruit des moteurs qui cravachent, des deux-temps qui fument, des sirènes des motos électriques qui préviennent qu’un véhicule silencieux est en route.
Les essais ont commencé à 5h30 et s’arrêtent à 8h30. Les derniers concurrents ne sont pas encore redescendus que les touristes reprennent possession de la route. Notre journée de course est finie.
Un peu de mécanique, de la paperasse pour aller récupérer les passes de Babeth et Philou, une sieste, un apéro, une montée à Pikes Peak, le reste de la journée se déroule tranquillement. Et on se prépare pour de nouveaux essais demain matin. Avec un réveil à la bonne heure !