Un grand cri sous le casque

Publié le 25 février 2009

Cet hiver, l’envie de rouler m’a laissée tranquille. A moins que ce ne soit moi qui l’ait obligée à rester planquée bien au fond, au chaud, histoire qu’elle ne vienne pas m’emmerder alors que les routes ne sont pas praticables.
Donc ça fait trois mois que la SV n’a pas démarré. Malgré les appels insistants de certains motards, j’ai préféré mettre les raquettes au pied plutôt que la clé dans le contact. L’Auvergne est une région top pour la moto, c’est pas mal pour la rando aussi.
Puis vient le temps de la Tromph partie. En ce mois de février, en plein dans mon trip rando-photo, je me dis que la neige sur les hauteurs va me donner une bonne excuse pour y aller en Express, dans lequel sont en permanence les raquettes (oui, je sais, monomaniaque).
Sauf que…
Le temps se dégage, les températures remontent, la neige commence à fondre.
Les mails pré-TP, c’est plein de présages d’un excellent week-end, des promesses de pourrissage en tout genre, des balades banane sous le casque.

Du coup, je risque d’avoir l’air maligne, moi, avec mes raquettes aux pieds, à ne pas pouvoir suivre les motards. Et puis l’envie qui était tassée au fond a commencé à refaire surface.

Alors ce soir, j’ai descendu la moto de la béquille d’atelier sur laquelle elle était coincé depuis trois mois.
J’ai mis la clé dans le contact. Premier essai, le moteur ne se lance pas. Je réessaye, toujours rien. Là, je me dis que mettre un peu de starter peut aider un peu. Troisième essai, ça ne démarrre toujours pas. Quatrième, cinquième. Je me dis qu’il ne faut pas tourner les gaz, laisser la moto partir toute seule.

Et au sixième… Braoum ! Ya pas à dire, je l’adore, cette bécane.

Je m’apprête à la laisser tourner un peu, histoire que la batterie se recharge. Mais le mieux serait d’aller rouler, non ? Ni une, ni deux, je rentre dans le garage, blouson, casque, gants et hop c’est parti. J’ai tellement pas réfléchi que je suis partie sans papiers et sans fermer la maison.

Direction Sauxillanges, il me semble qu’il y a un garage par là-bas, histoire de faire la pression des pneus. J’aurais pu descendre à la zone en bas de chez moi, allez savoir pourquoi, j’ai préféré aller vers Saux’.
J’y vais pépère, trois mois sans rouler, mes pneus doivent être sous-gonflés. Déjà qu’ils sont en vie de fin, usés tout en V. Mais même en me traînant, je trouve ça bon.

Je trouve bien un garage, pour tracteurs ;o) Pas grave, ils ont quand même de quoi faire la pression. Je leur raconte ma vie. Je pense qu’ils s’en foutent, mais je suis tellement contente de retrouver ma moto.

Je pensais rentrer par Flat, finalement, je pars direction Manglieu, tant qu’à faire. La moto est un peu plus chaude, moi aussi, je mets gaz. Tout ça sur fond de soleil se couchant sur le Sancy. Ya pas à dire, c’est vraiment bon. Je me retrouve à gueuler ma joie sous le casque, à en rire toute seule.

Un peu avant Manglieu, je bifurque, le ciel est tout rose, le château de Péchot se découpe en silhouette sombre.
J’arrive chez moi, je suis tellement contente que je ne sens même pas le froid.

25 km. Pour une reprise, c’est peu, mais c’est suffisant pour me motiver pour aller changer mes pneus demain ou vendredi matin au plus tard, puis prendre la direction de l’Ardèche. Il me faudra bien un week-end de roulage pour que la poireau qui se trouve sur la moto retrouve comment on fait pour pencher. Pas grave, je sais que ça sera bon.

Yargla !


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