14 – Maroc 2004 – Bleu le matin, rose le soir, piste au milieu

Publié le 21 janvier 2004

Mercredi 21 janvier
Tafraout – les Rochers Bleus – Aït Mansour – Tanrarte – Tasrirte – Tafraout

Ce matin, nous prenons notre temps. Petit déjeuner sous la tonnelle, de dattes, clémentines, sardines, maquereaux aux piments et pain. Au programme de la journée, les gorges d’Aït Mansour, superbes parait-il, et les Rochers Bleus. Nous prenons la route. La direction des gorges est censée est à trois kilomètres. Or nous en avons fait un peu plus quand nous commençons à nous demander si nous sommes sur la bonne route.


Maroc_147.JPG
A la recherche

Maroc_148.JPG
des rochers bleus

Sur le côté, une piste nous fait de l’œil. Si on la tentait ? Ce sera notre première piste de sable dur. Ca passe tout seul, mais ça glissouille un peu, il vaut mieux oublier le frein avant et ne pas trop vouloir se servir de l’arrière. Nous faisons quelques kilomètres, le temps de voir le paysage (magnifique) puis demi-tour.

Nous retournons quasiment jusqu’à Tafraout, nous engageons dans un village aux ruelles défoncées. Ca n’a pas l’air d’être par là non plus. Renseignements pris, la première direction était la bonne alors re-demi-tour. Je l’avais bien dit avant de partir, une balade sans demi tour est une balade ratée !. Il fallait juste aller un peu plus loin, et nous trouvons à la fois le panneau« Aït Mansour » et « Rochers bleus ».


Maroc_149.JPG
On cherche, on cherche

Maroc_150.JPG
et on les trouve

D’abord direction l’œuvre d’un peintre Belge un peu barjo. On reprend une piste de sable dur comme tout à l’heure. Au bout d’un moment, on se demande si on ne les a pas ratés, les rochers bleus. Il paraît qu’avec le temps, ils sont un peu délavés. Mais quand on finit par les voir, on se dit que, non, ce n’était pas possible de les louper. Le Belge n’y a pas été de main morte et c’est presque une montagne entière qu’il a peinte dans plusieurs tons de bleus. Sam veut aller au pied des rochers. Lui ira en moto, moi à pied. Devant le petit oued asséché, bien en pente et raviné qui est devant nous, je me la joue lopette. Et puis un peu de marche, ça ne fait pas de mal. On fait une pause au pied des rochers bleus. On dérange quelques gros oiseaux qui faisaient la sieste, Sam escalade un rocher pour la postérité, on fait des photos et on repart direction Aït Mansour.


Maroc_154.JPG
Sont fous ces Belges

Maroc_155.JPG
Grimpette à pied

Maroc_159.JPG
Grimpette en moto

Maroc_160.JPG
Paysage

La route est toujours aussi jolie : amandiers en fleurs, route à flanc de montagne, qui tourne, retourne et fait des virages. Au fond des vallées, des petits villages, dominés par le minaret d’une mosquée. Nous entrons dans une vallée dont les parois se resserrent peu à peu. Tout d’un coup, le bitume s’arrête et nous nous retrouvons sur une piste qui tournicote au milieu des palmiers et des amandiers. Il y a quelques (petits) gués humides. Sam est déçu, il voulait 50 cm d’eau, il y en a à peine deux… La piste serpente devant nous et c’est beau. Nous nous arrêtons pour prendre un thé dans un jardin, sous un amandier en fleurs, au son d’une petite rivière qui glougloute, avec vue sur la montagne en face. Un instant privilégié.

Avant de partir, nous nous renseignons auprès du tenancier du café : on peut bien continuer la piste, pour faire une boucle qui rejoint Tafraout. Nous avons même droit à un petit plan, avec le nom des villages traversés, qui nous sera bien utile. « La piste est caillouteuse, et quand on récupère la route à Tizerkine, le goudron n’est pas très bon » nous explique notre informateur. Et effectivement, nous allons manger une fois de plus du caillou ! Par endroits, la piste suit carrément le lit des oueds, remplis de petits galets ronds, sur plusieurs dizaines de mètres. Le reste du temps, elle est relativement plate, remplie de cailloux. Mais cela n’a rien à voir avec les autres pistes et pour une fois, je roule sans me faire peur, sans angoisse, sans stress. J’y vais tranquillement, par manque de maîtrise technique et parce que j’ai envie d’y aller cool, mais ça passe tout seul. Sam est loin devant moi et s’amuse comme un petit fou. Il paraît qu’il a même décollé sur des petites bosses ! Et pour parfaire le tableau, le cadre est magnifique : petits villages perdus, vallée encaissée remplie de palmiers, montagnes escarpées.


Maroc_162.JPG
Vallée remplie de palmiers

Maroc_163.JPG
Route en travaux

Maroc_164.JPG
à vitesse limitée

Nous repassons par une palmeraie coincée dans des gorges, avec de nouveau la piste qui serpente entre les arbres, donnant l’impression d’être dans une jungle. Nous croisons aussi un panneau « attention travaux », suivi du panneau « interdiction de rouler à plus de 60 km/h » qui nous font bien marrer.

A Tizerkine, nous retrouvons le bitume. Enfin, un semblant de bitume : quelques mètres de goudron, un oued caillouteux, un peu de goudron sur la moitié de la route, un bout de piste, du goudron avec des trous partout, un oued caillouteux, et ainsi de suite. En quatre mots : la route est mauvaise. Ca vaut bien de la piste ! Ca continue à passer sans problème, on continue à s’éclater et le paysage est toujours aussi beau. A 20 km de Tafraout, nous récupérons la vraie route. Nous faisons les derniers kilomètres au soleil couchant. A gauche, les silhouettes violacées des montagnes se découpent en contre-jour sur le ciel bleu pâle. A droite, les derniers rayons du soleil parent la montagne escarpée d’un manteau rose-orangé avec un jeu d’ombres et de lumières qui met en relief chaque rocher.

C’était une belle journée, qui m’a réconciliée avec la piste et m’a permis de vérifier les dires du patron de l’Equinoxe, à Tan Tan plage, qui nous avait dit qu’il était possible de se faire plaisir sur la piste. La journée se termine tranquillement avec un dîner au restaurant en compagnie de Marcel, notre voisin de camping.


Maroc 2004, Moto, Un peu d'air pur