[CR] Trois jours de vacances en un

Publié le 28 octobre 2005

Un petit CR de 400 km de moto…

Je dois aller à Lyon pour chercher des fournitures de céramiques. Deux possibilités : le camion ou la moto. Finalement, je choisis la moto. L’excuse officielle : elle consomme deux fois moins que le camion et vu que l’essence devient un produit de luxe, ce n’est pas négligeable. Mais soyons honnête, le grand ciel bleu et la douce température de cette fin d’automne y sont pour quelque chose aussi. Et puis j’ai envie de refaire la D996 avec d’autres conditions que celles du retour du Viro : nuit, brouillard et pluie.
Mon casque, mes gants et hop, c’est parti mercredi après-midi.

Collection de points boulets.
Je jette un coup d’oeil à mon partiel, qui me sert de jauge d’essence. Il me semble me souvenir que ce serait bien d’aller faire le plein. Le compteur indique 150 km. Tout va bien, j’ai environ 100 km d’autonomie, largement de quoi atteindre Montbrison.
Je jette un coup d’oeil à mon pneu arrière. Bon, j’aimerais qu’il me fasse l’aller-retour, mon chéquier apprécierait de rester au chaud dans la sacoche.

Roulage cool le temps que la moto chauffe, puis je passe Sauxillanges et je rattrape la D996. La moto a un comportement très bizarre, ça bouge dans tous les sens, j’ai l’impression de glisser dans les virages. La moto n’est pas stable du tout. Pas cool. Peu après Sauxillanges, mon voyant de réserve se met à clignoter. Merdum, c’est pas normal, ça. Ca veut dire que je suis vraiment en fin de réservoir, le voyant ayant tendance à être très farceur ces derniers temps. Et là, ça fait tilt, je savais bien qu’il y avait un truc avec mon partiel. Au Viro, je ne le mettais pas à zéro pour qu’il me serve de jauge, histoire de comptabiliser les km faits sur le we. Aïe, j’étais déjà en réserve en arrivant chez moi. Premier point boulet. Ambert, 20 km, j’espère ne pas avoir à pousser.

Finalement, les 20 km passent, je peux faire le plein. J’en profite pour faire la pression des pneus, c’est peut-être ce qui explique le comportement de la moto. RAS de ce côté, ce n’est pas ça. Mais le peu de sculpture qui restait sur mes pneus à quasiment disparu. Je serais bonne pour un changement à Lyon. Deuxième point boulet. Je passerai sous silence ce que je pense du commentaire du garagiste, qui me conseille de prendre autre chose que des lignes droites, histoire de ne pas avoir un pneu au carré. TAGGLE !

Je reprends la route. La moto swingue toujours autant, mais que le paysage est beau ! Les couleurs de l’automne commencent à s’effacer mais il reste encore quelques taches jaunes et rousses sur les flancs du Livradois. Le soleil couchant lance ses rayons orangés dessus. A défaut de me régaler de la route, je me remplis les yeux des paysages. Ca me ramène trois ans en arrière, quand je sillonais la France avec la SV. J’ai l’impression d’être en vacances.
Mais, car il y un mais, ça caille par ici ! Vu la température quasi estivale qui règne à Issoire, j’ai oublié qu’on est fin octobre et que c’est l’automne. Je n’ai pas de pull, troisième point boulet. Ca me rappelle une balade en mars en direction de la Creuse. Il faisait très beau aussi et j’étais partie en t-shirt, blouson cuir et gants d’été. Je n’avais pas fait la fière en arrivant au col de la Croix Morand, où il y avait encore un mètre de neige dans les fossés !
Après Montbrison, la route est moins intéressante et la nuit tombe. Je récupère un peu plus loin la N89.

Arrivée à Lyon, je me perds. Je n’ai plus l’habitude de toutes ces grandes voies rapides avec autant de monde. Moto au garage. Mon pneu arrière est vraiment mort. Il y a même un bout de ferraille qui apparait. Ah non, ce n’est pas la structure, c’est un machin qui est encastré dans le peu de gomme qui reste. Changement obligatoire demain matin…

Ne demandez jamais votre chemin à un Lyonnais
Jeudi matin, passage chez Dafy. BT020 monté à l’arrière et je repars. Et là, le comportement de la moto change complètement. Je n’ai plus cette impression de flou quand je penche, la moto ne bouge plus toute seule. Bref, la fin de vie du pneu précédent était mauvaise. Au final, je suis très déçue par le Pilot Road. Quand il est neuf, je n’ai pas noté de différence notable avec le BT020. Mais il me dure moins longtemps (moins de 10 000 km quand le BT fait 11 000 à 13 000) et la fin de vie est trop désagréable.

Direction Irigny. Enfin, c’est la direction que j’ai demandé chez Dafy. Je sors de Lyon, direction Marseille, jusqu’à Givors. Je cherche Irigny, les km passent, toujours rien. Ca commence à faire un moment que j’ai quitté Lyon. Sur la carte regardée vite fait hier, il me semblait que c’était plutôt proche. Je m’arrête à une station essence, je demande. « Vous êtes un peu trop loin, faut prendre la prochaine sortie, faire demi-tour, retournez jusqu’à Givors, c’est juste après ». Je n’ai pas suivi leurs indications, et j’ai bien fait. Faudrait dire aux Lyonnais d’arrêter de confondre Irigny et Grigny. Ca m’aurait évité de faire 50 bornes en trop…

Ne dites plus SDS mais SDT
Arrivée chez mon fournisseur. On papote, je regarde deux-trois trucs, je prends mes matières premières. On rediscute. Terre ce coup-ci. « Et vous avez essayé celle-là ? Et vous pensez quoi de celle-ci? Dommage que vous n’avez pas de place sur votre moto, sinon, on vous aurait donné des échantillons ».

Mais j’ai de la place, j’ai prévu les sacoches cavalières pour ça ! Pour cette première fois, je l’ai joué modeste. On n’a mis que 5 kilos dans chaque sacoche. Mais 10 kilos, je pense que ça tenait sans problème. Ce sera pour la prochaine fois. C’est donc la moto un peu lestée que je repars. Selon les indications du vendeur « passez par là, Brignais, Thurins, St Martin d’en haut. Ils ont refait la route, ils ont coupé tous les virages, c’est une route à motards maintenant, c’est une grande ligne droite »… Euh, comment lui dire ? En fait, sa grande ligne droite est une série de belles courbes, pile poil ce qu’il me faut pour finir de roder mon pneu et surtout reprendre mes marques avec un pneu qui ne me donne plus l’impression de me casser la figure dès que je prends un peu d’angle.

Jusqu’à Chazelles, la route est très sympa et mignonne. Il y a un vent à décorner un custom, et même sur les lignes droites, je penche. Un mec avec une grosse moto noire qui fait pas mal de bruit se colle derrière moi et me suit jusqu’à Montrond les Bains. Passée la purge jusqu’à Montbrison, je monte vers le Col de la Croix de l’Homme Mort, avec le bonheur d’une moto bien plus agréable à conduire. Contrairement à hier, je m’amuse, c’est beau, c’est bien. Mais ça caille toujours autant par ici ! Surtout que le vent ne se calme pas. Il fait des vagues dans les branches des sapins, il joue avec les feuilles sur la route. Petit arrêt à Cunlhat, histoire de manger un sandwich au bord d’un lac. Puis rentrage maison.

Quand il n’y en a plus, j’en veux encore
Le soir, réunion à côté de Clermont. Mêmes arguments, même solution, ça me coûtera moins cher d’y aller en moto, même si je n’aime pas trop conduire de nuit. Le pneu arrière a vraiment changé quelque chose, je prends les courbes d’Issoire bien plus facilement. A la fin de la réunion, je n’ai pas envie de rentrer par du rapide. Coup d’oeil sur la carte, je vais prendre un chemin plus court…

Ce qui me gêne le plus, la nuit, c’est de croiser des voitures. Les phares des autres m’éblouissent vraiment et je ne vois plus la route. La solution, passer par des toutes petites départementales. Lempdes, Cournon, Pérignat, Mirefleurs, Ste Marguerite. Un peu avant Vic le Comte, je me paye le luxe de faire demi-tour pour aller chercher une petite blanche pour éviter la grosse jaune. Il fait bon, la nuit est belle. J’aperçois une étoile filante dans le coin de la visière de mon casque. Quelques kilomètres après Vic le Comte, petite vue sur la vallée de l’Allier, avec les lumières de Clermont. Un peu plus loin, la même chose, direction Issoire. Au-dessus de ma tête, la Grande Ourse.

23h, j’éteins la SV. J’ai l’impression d’être partie en vacances pendant trois jours…


Corinne ‘tite route


Moto