06 – Maroc 2004 – Repos dans le sable

Publié le 9 janvier 2004

Jeudi 8 janvier
Erg Chebbi


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Dune

Aujourd’hui, c’est repos. De toute la journée, je ne toucherai pas à la moto. Le matin, lessive pour moi et mécanique pour Sam qui fait la vidange de ma moto et redresse ma fourche, légèrement vrillée suite à ma chute dans le sable juste avant le camping (aurais-je oublié de préciser que si on n’avait pas fait les derniers mètres avant le camping avec Edith, c’est parce qu’on a fait tomber les motos dans le sable ?). A la fin de la matinée, Sam, Marc et Edith partent s’essayer aux joies du sable. Moi, je les filme, ça me suffit. Edith abandonne assez vite, suivie de Sam qui n’aime pas quand ça glisse. Marc y arrive mieux mais avoue que c’est assez physique.


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Arbres

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Vagues

L’endroit où nous sommes, l’Erg Chebbi, est une dune de 40 kilomètres de long sur moins d’une dizaine de large, d’un sable qui change de couleur selon la distance et la lumière. Orangé de près, le sable parait jaune ou rose au loin. Autour de l’erg, c’est plat et gris, des cailloux et des dalles rocheuses. Les alentours proche de l’erg sont tellement occupés de campings, auberges et hôtels « typiques » que j’ai l’impression d’être dans un parc d’attractions pour touristes. Je n’aime pas plus que ça.


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Destination là-haut

En fin d’après-midi, Sam insiste pour qu’on aille voir le coucher de soleil en haut de la grande dune. Quoi, tout là-haut, loin là-bas ? Groumpf !


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Végétation

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Profil

La montée est dure pour le souffle, le coucher de soleil assez moyen. Mais la descente est fantastique. Je prends mon temps, fais de grands pas lents. Un rythme paisible qui me laisse tout le temps de contempler une dune qui prend des couleurs sublimes et changeantes.


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Rosé

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Orangé

Durant toute la montée, Driss, un des employés du camping, nous a accompagnés, Sam et moi, suivi d’un deuxième Marocain. Ils ont été tous les deux d’une agréable compagnie, ils nous ont expliqué des tas de choses sur les dunes et les animaux qui vivent ici. Mais juste avant de rentrer au camping, ça n’a pas manqué et nous avons eu droit à l’inévitable déballage de fossiles du désert « pas cher, je te fais un prix d’amis » par le deuxième Marocain. Ca fait deux heures qu’il nous accompagne juste pour nous vendre ses babioles !! Toujours cette relation intéressée où on essaye de nous refourguer quelque chose dont nous ne voulons pas. Fatiguant à force.

Nous dînons à Merzouga, dans un boui-boui où le patron va acheter à l’épicerie d’à côté les ingrédients nécessaires à notre repas. L’omelette berbère est excellente. La carte aussi. Elle nous fera bien rigoler pendant un quart d’heure, avec ses « brouchettes-frettes », « lait choud ou froit », « pitza », « desert », « omlette » et surtout ses « monades ». Cela nous a laissé perplexe quelques instants avant que l’un comprennne. Li monades… Revu sur une carte dans un autre restaurant au cours de notre périple.

Au retour, à pied, dans le noir, nous avons du mal à trouver le camping et manquons de nous perdre. Le GPS, finalement, c’est bien pratique, même à pied…

Vendredi 9 janvier
Erg Chebbi

La nuit est tranquille, il faut plus chaud que la veille. Au matin, Sam ne va pas très bien et met longtemps à se lever. L’ambiance est parfois tendue entre nous deux, et entre nous et Marc. Il n’est pas super enthousiasmé par notre voyage jusqu’à présent et il ne se sent pas super bien sur la moto. Tout cela ne contribue pas à un moral d’enfer. Quand il est debout, il part retenter le sable avec Marc mais je le vois revenir très rapidement, dégoulinant de sueur et avec mal au crâne. Je trouve que son casque lui laisse une grosse marque sur le front. Normal, il s’est planté et a pris mon casque au lieu du sien. Sûr que le XS au lieu du M a dû le serrer un peu !

Au camping, nous discutons avec Pierre, un Français en camionnette qui revient du Mali, du Sénégal et de la Mauritanie. Il nous raconte la traversée de la Mauritanie, en convois, avec trois dunes de 25 kilomètres de sable à passer. Il nous parle du passage de la douane qui parait-il n’est pas simple et est surtout cher. Et de l’interdiction d’entrée au Sénégal pour les véhicules de plus de cinq ans. Autant d’éléments qui nous refroidissent pour le projet de rallier Dakar. L’idée de faire le Maroc bien plutôt que l’aller-retour à Dakar mal fait doucement son chemin. De plus, nous sommes un peu juste en temps. Sam a du mal à lâcher l’idée d’aller sur le lac Rose et parle éventuellement de louer un 4×4 juste pour faire Dachla-Dakar.

Dans l’après-midi, nous partons pour Rissani. Déjeuner moyen dans un petit restaurant, puis deux heures passées dans un cyber-café pour mettre à jour le site. Un Marocain qui voulait nous faire visiter la boutique de son cousin et à qui Marc a eu la mauvaise idée de répondre « plus tard » nous attend pendant ces deux heures et nous insulte à notre sortie du cyber-café, quand nous refusons de le suivre. Ambiance… La nuit tombe et nous n’avons rien vu de la ville. Visite du souk. A peine sommes nous rentrés qu’un poisson-pilote vient se coller à nous. Il ne lâchera pas Sam (qui ne sait pas comment s’en défaire), lui parlant de tout et de rien, de sa collection de timbres, de sa mère sage-femme, et autres. Dans le souk, il y a assez peu de boutiques ouvertes, car on est vendredi : légumes, fruits, épices, quelques vêtements. Je vois des djellabah qui me plaisent mais Sam me fait presser le pas. Nous faisons quelques courses puis retour aux motos. Là, tout un attroupement autour de nous d’enfants qui réclament et d’adultes qui nous observent comme des bêtes curieuses me fait péter les plombs. Je les interpelle violemment, Sam me calme, nous partons. Retour au camping.


Maroc 2004, Moto, Un peu d'air pur