Vagabondages motographiques 2012 : vers les Highlands [5/5]

Publié le 29 septembre 2012

Des hommes et des bêtes…

Les Highlands, c’est grand, c’est vaste. Et peu habité. D’une part parce que ce ne sont pas des terres bien accueillantes (pourtant, elles sont tellement belles). Et aussi parce que les hommes ont eu une histoire compliquée dans cette région. De loin en loin, on rencontre un petit village, une maison ou une ferme isolée, avec parfois un arbre, un mur de pierre entourant un bout de terrain
Quelque fois, au milieu de nulle part, la maison possède un toit tout neuf rouge orangé, qui tranche avec les couleurs grises que l’on voit habituellement. Je me suis demandé quelle était la raison de cette couleur jusqu’à ce que je remarque ces vieilles bâtisses au toit de tôle ondulée complètement rouillée.

Sur la côte est
Sur la côte est
En bord de mer
En bord de mer
Perdue
Perdue

Il y a aussi de l’habitat ancien. Des châteaux quoi… J’en ai vu assez peu, finalement, même s’il y en a partout. J’étais en mode méditatif et contemplation des paysages, pas monuments et vieilles pierres. Les visites seront pour un autre voyage. Je me suis arrêtée pour visiter Strome castle, un château un peu tout seul au bout d’une route, beaucoup moins fréquenté depuis que le port juste à côté n’est plus le point de passage obligé pour aller sur l’île de Skye.

Strome Castle
Strome Castle

L’Ecosse, pour beaucoup, ce sont les châteaux. Et le whisky. Et bien j’ai vu aussi peu de distilleries que de châteaux. Une cuite au mauvais whisky il y a plus de vingt ans m’a laissé quelques traces et j’ai parfois du mal à supporter juste l’odeur.
J’ai quand même visité une distillerie pour ne pas mourir (trop) idiote. J’ai trouvé que l’odeur de la distillerie était largement moins pire que celle du liquide obtenu, réussi à tremper mes lèvres dans trois verres sans vomir (mais j’ai laissé mon compagnon de visite finir les dégustations à ma place), appris et constaté que quelques gouttes d’eau développaient les arômes de certains whisky mais pas d’autres. Ramené des petites bouteilles en souvenir pour des proches. Et c’est tout. On m’a parlé de dégustation fort sympathiques dans les pubs, c’est un aspect de l’Ecosse que je ne découvrirai pas.
Les photos étant interdites pendant la visite de la distillerie, je me suis contentée d’une photo extérieure.

Cardhu
Cardhu

En Ecosse, le mouton est omniprésent. D’ailleurs, je me demande où passent cette laine et cette viande, vu que je n’ai quasiment pas vu de boutiques de pulls ni vu beaucoup de plats de mouton au menu des restaus… Mais j’aurais peut-être dû visiter plus de villes pour les voir, ces boutiques.
Tout au long des single track roads, on trouve régulièrement des cattle grids, grilles au sol qui empêchent les animaux de passer. Une fois passée la cattle grid, c’est le royaume des ovins (plus rarement des bovins) qui se trouvent partout sur la route, sur les côtés et dont il faut anticiper les réactions.
Le mouton est à l’Ecosse ce que le cochon est à la Corse, avec le même type de comportement. Il y a les moutons « à touristes » qui ont l’habitude de voir passer des véhicules à moteur juste à côté d’eux et qui ne bougent pas une oreille tout en continuant à mâchouiller leur brin d’herbe quand on les frôle. Et il y les moutons « sauvages » qui commencent à frémir alors que vous êtes encore à 50 m. Certains partent sur les côtés, tout va bien. D’autres choisissent de fuir par la route et vous vous retrouvez à suivre les suivre pendant quelques mètres. C’est rigolo, un mouton qui galope avec la queue qui sautille. D’autres enfin hésitent, se demandent, pèsent le pour et le contre. Et finalement décident au dernier moment de vous passer devant la roue !
Globalement, ça reste des animaux assez craintifs, je n’ai pas pris le temps de les prendre en photo sur la route. Par contre, j’ai rencontré une curiosité dont je n’ai pas l’explication. Sur internet, certains disent que c’est une tradition de coloration avant les concours. Parce que les brebis le valent bien ? Et d’autres disent que c’est une mesure anti-vol à une période où le prix de la viande augmente.

Orange sheeps
Orange sheeps
But beware of the wolf
But beware of the wolf

Côté vaches, il y a les mêmes races qu’en France, avec la même tendance à leur couper les cornes (et c’est vraiment moche, une vache sans cornes). J’en ai vues qui avaient accès à la plage, juste à côté des enfants qui se baignaient, vision surprenante.
Il y a bien sûr les Highlands Cows, qui conservent pour le moment leurs magnifiques cornes et leurs cheveux longs. Un copain les a comparé à des salers hippies, j’aime bien la comparaison.

Highland cow
Highland cow

J’ai aussi croisé des paquets de poules faisannes. Je dis bien paquets, car les chasseurs écossais ont apparemment les mêmes coutumes que les chasseurs français et pratiquent quelques jours avant l’ouverture de la chasse le lâcher d’animaux qui sont devenus domestiqués. Résultat, les bestioles étaient si habituées à l’homme qu’il fallait presque les virer de la route à coups de pied pôur pouvoir avancer et qu’il y en avait une écrasée tous les dix mètres…

Ma plus belle surprise, c’est en allant explorer le fond d’une petite vallée du côté du Loch Tay.

Au fond de la vallée
Au fond de la vallée

C’était par une soirée douce. Sur ma carte, pas loin du camping, une route était indiquée comme étant un cul-de-sac et je voulais voir ce qu’il y avait au bout, comme durant une bonne partie de mon séjour. Comme indiqué, c’était bien un cul-de-sac qui donnait sur une route privée. Donc demi-tour dans une atmosphère de jour en train de tomber lentement, avec des passages en sous-bois le long d’une jolie rivière. Au détour d’un virage, j’ai croisé un red deer, assez jeune me semble-t-il, car ses bois n’étaient pas extrêmement développés. J’ai coupé le moteur, me suis posée et l’ai regardé s’éloigner tranquillement. Je n’ai pas cherché à faire de photo, pas le bon objectif, mauvaise lumière, je préfère un beau souvenir à une mauvaise photo. Pour l’anecdote, j’ai suivi le lendemain d’autres routes, qui étaient aussi des culs-de-sac sur la carte et, à force d’avancer tant que je ne voyais pas de panneaux « private road », je me suis retrouvée dans cette petite vallée au cerf.

Il y a également les mouettes, présentes bien sûr à cause de la mer. Ici, c’est à John o’Groats, le village le plus au nord de l’Ecosse. Ils sont sympas, ils ont mis le long de la route des reposoirs pour les mouettes.

Perchées
Perchées

Enfin, et not the least, il y a les midges. Des saletés de moucherons qui viennent vous manger tout cru, de préférence le matin ou le soir, près d’un point d’eau, plutôt sur la côte ouest et dans l’intérieur des terres. Pour y échapper, il faut compter sur la présence du vent, contre lequel ils ne font pas le poids, et du soleil qu’ils n’aiment pas.

Un peu de vent
Un peu de vent

Ces bestioles, tout le monde vous en parle dès que vous commencez à vous rapprocher de la côte ouest. Certaines personnes ont la chance de ne pas les attirer. Pour les autres, ça peut aller jusqu’à la réaction allergique violente. Pour se protéger, il y a les moyens chimiques ou la moustiquaire portative. Bizarrement, la crème donnée pour être la plus efficace est une huile sèche pour la peau… L’autre crème qu’on trouve actuellement me semble plus efficace, mais avec une odeur nettement plus chimique…
Philippe, un motard que j’ai retrouvé en Ecosse, était plutôt sensible aux piqures des midges. Il a essayé la moustiquaire géante. Il a laissé tomber, trop de prise au vent.

Moustiquaire géante
Moustiquaire géante

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