CORINNE 'TITE ROUTE
L'oeil dans le viseur, les roues sur le bitume, les mains dans la terre
Samedi 22 juin
Ce matin, première montée à Pikes Peak dès l’ouverture, à 7h30 ! BBr et Gazelle partent avec le side, je suis sensée les suivre en voiture. Sauf que… une selle sur une Harley me tend son cuir accueillant et que ça me semble tout de suite beaucoup plus rigolo que de conduire une voiture climatisée ! Bruno Langlois et Eric Piscione, deux des concurrents français en moto, se sont fait un gros plaisir en louant chacun une Harley pour deux jours et montent aussi au sommet ce matin.
Je ne dirai pas qu’ils roulent les cheveux au vent vu leur coupe ultra méga courte, mais l’idée y est : les casques ne sont pas obligatoires dans la région. Ca tombe bien, je n’en ai pas, donc une paire de lunettes de soleil, je grimpe derrière Bruno et c’est parti.
Au départ, la route se trouve au milieu des sapins. Quelques miles après l’entrée de la route (payante), c’est le départ de la course. Puis arrive la limite végétal/minéral, il n’y a plus que de la pierre, des cailloux, du sable et le bitume au milieu. Sur la partie centrale du parcours, les épingles s’enchaînent.
Et en haut, il n’y a rien…
Non, je déconne, il y a un magasin, on est sur un site touristique. Et une stèle aussi, pour les photos souvenirs.
Là-haut, on est à 4 300 m, soit 500 mètres de moins que le Mont-Blanc. Il ne fait pas chaud, à peine 1°C, alors qu’il fait plus de 30°C à Colorado Springs. Et les sensations dues à l’altitude sont assez étranges : petits maux de tête, bras et jambes un peu lourds, fourmillents dans les doigts. Pas la peine d’essayer de piquer un sprint, le souffle ne suit pas. Les moteurs sont à la peine aussi. Pas celui de la Harley, qui est réglé pour la région. Mais celui du Houba, réglé pour le niveau de la mer. Il est essoufflé lui aussi. BBR dit qu’il marche maintenant à peu près comme une Harley bien réglée. Ou une Guzzi (bien réglée elle aussi). Donc demain, réglage en vue.
Après un bon moment passé là-haut, il est temps de redescendre.
Nous commençons à croiser des camions de l’organisation lourdement chargés.
Nous en avons vu certains garés sur le côté, à décharger les bottes de paille sur les côtés de la route.
Juste en face, il y avait ça :
Et c’est un virage plus loin que la révélation nous est venue…
Ici, les marmottes n’emballent pas le chocolat, elles emballent les bottes de paille pour la course de Pikes Peak ! Trop cool les marmottes du Colorado 😉
