Vendredi 30 janvier
Cascades d’Ouzoud – Khemis des Oulad Ayad – Beni Mellal – Kasba Tadla – El-Ksiba – R317 Aghbala – El Khemis El Mers – Khenifra
Ce matin, il a plu. Je ne suis pas très chaude pour faire la piste que nous avons prévu pour rejoindre Azilal : de la boue en montagne, ça risque de ne pas être très rigolo. Sam, lui, veut la faire. Mais le problème se règle rapidement : aucun autochtone ne comprend quelle piste nous voulons prendre et personne n’est capable de nous l’indiquer. Nous prenons vers la N8. Tant pis, nous verrons le barrage Bin El Ouidane une autre fois.
Quelques kilomètres après Ouzoud, nous approchons des gorges de l’Oued el Abid. Notre guide les décrit comme très impressionnantes, faisant par endroits 400 à 600 m de haut, ce qui me parait énorme. Je confirme, ça doit bien approcher ces hauteurs. Et encore, je n’ai fait que les entrapercevoir, car la route ne passe pas très près. On ne peut les rejoindre qu’à pied et comme nous ne pouvons pas laisser les motos avec les bagages, nous nous sommes contentés d’un coup d’oeil de loin sur ces parois vertigineuses et resserrées. Nous prenons la nationale jusqu’à 22 kilomètres après Kasba Tadla, et nous la quittons pour ces petites routes de montagne qui sont tellement plus intéressantes. Le but : voir de plus près ce Moyen-Atlas que nous avons parcouru trop rapidement à la descente. Et nous serons servis.
Nous mangeons à El Ksiba (ville absolument pas touristique), en compagnie d’un Marocain installé à Toulouse. C’est marrant de l’entendre parler avec l’accent du sud. Puis nous repartons vers El Kebab, sur une route indiquée comme « périlleuse » par la carte Michelin. En fait de périlleuse, elle est surtout en travaux sur la première partie, étroite et un peu défoncée par la suite. Sur une dizaine de kilomètres, nous suivons les gorges d’un oued, minuscules par rapport à celles de ce matin, mais quand même jolies. Nous traversons des villages en pierre, des villages en terre, au milieu de montagnes et de forêts. Le temps n’est pas très beau et les routes sont mouillées. Prudence.
Puis nous arrivons sur un grand plateau dénudé. Il fait froid, nous sommes à 1700 mètres d’altitude. Le ciel est gris, tout couvert. Seul un petit coin de ciel est dégagé, là-bas, à l’horizon, droit devant nous. La route semble nous y mener et nous nous accrochons à cet espoir de beau temps. Les kilomètres passent, le froid reste le même, la route tourne un peu parfois. Mais le coin de ciel bleu reste devant nous et s’agrandit peu à peu. Puis nous finissons par y arriver, sous ce bout de ciel ensoleillé. Juste au moment où nous arrivons à la fin du plateau, avec vue sur Khenifra et ses collines environnantes, vertes et beiges, baignées de lumière. Arrêt dans un café où nous discutons avec un Marocain émigré aux Etats-Unis, qui nous envie de faire un tel voyage.
Garage sur la terrasse |
Khenifra est notre étape du jour. La circulation est dense, il y a beaucoup de carioles à bras, avec un mouton à l’arrière. Nous trouvons un hôtel un peu à l’écart. Les motos dorment sur la terrasse.