CORINNE 'TITE ROUTE
L'oeil dans le viseur, les roues sur le bitume, les mains dans la terre
Une semaine. Il aura fallu une semaine entière pour le strip tease.
Cette année, l’automne est bizarre. Je vous passerai le couplet sur le réchauffement de la planète et le fait qu’en ce 25 novembre, il fait 18°C encore quasiment toute la journée.
Mais je vous parlerai des arbres. Ici, vers chez moi, ils ont un automne bien particulier. Ils sont restés vert longtemps, très longtemps. Et je commençais à désespérer de voir les fameuses couleurs de l’automne. Pire, certains sont passés directement du vert au marron desséché, sans passer par les cases jaune, rouge, rouille. Tout ça par la faute d’une semaine avec des températures proches du gel, il y a à peine un mois.
Puis la semaine dernière, lors d’une balade au soleil, j’ai enfin eu droit à mes paysages flamboyants, les volcans illuminés de taches colorées, le contraste entre les troncs sombres et les feuilles éclatantes.
Aujourd’hui, nouvelle balade. Et là, plus rien dans les arbres. Les feuilles sont tombées par terre, déjà sèches, laissant les arbres tous nus, leur silhouette enfin révélée à mes yeux. Parce que je les aime en tenue d’hiver, les arbres. Fragiles, majestueux. J’ai l’impression de voir leur âme.
Je suis restée de longues minutes en contemplation devant l’un d’eux. Il n’était pas très grand, pas très imposant. Un tronc assez mince, presque droit, avec une légère inflexion à mi-hauteur. De nombreuses branches longues et fines. De l’élégance.
Avant de pouvoir admirer leur silhouette, j’aurais quand même voulu profiter un peu plus des couleurs de l’automne. L’effeuillage des arbres a été bien rapide, cette année.