Souvenirs de la Tromph Partie 2007
Vendredi, le départ. Pascal et Pierre sont arrivés à la veille. Dodo pas tôt, parce que Pierre est bavard (‘et encore, il est pire d’habitude’ me glisse Pascal à un moment), que je ne suis pas mieux et que Pascal n’est pas en reste. Programme prévu : décoller pas trop tard direction St Nectaire, où j’ai une livraison de tracts à faire, passage à Besse, peut-être le Mont Dore puis voir comment on fait dans la foulée pour arriver en Ardèche. Donc on décolle laborieusement à midi ou quelque chose comme ça, je ne sais plus bien. Je livre mes tracts, on va à Besse où on s’arrête manger un bout. Ca doit bien faire deux heures qu’on n’a pas mangé, c’est inhumain un tel rythme. Il est tard, mais le cuistot est sympa: on peut prendre ce qu’on veut à la carte. Du coup, Pascal se goinfre d’un aligot avec des tripoux… Pierre teste l’aligot tout seul. Pour moi, ce sera une crêpe (enfin, deux si on compte celle du dessert…).
Résultat, à 16h, on se dit que ce serait bien d’y aller pour de vrai. Sur la carte, j’ai repéré une route sympa pour rejoindre l’Ardèche, qui nous fait traverser le Cézallier. Mais bon, il est tard, il fait pas hyper chaud, pas très beau non plus. Allez, on se la joue lopettes et on rejoint Issoire, Brioude, Le Puy par les grandes routes.
A un arrêt, Pierre me demande si j’ai envie d’essayer son Tiger. Diable, moi qui me demandait comment j’allais pouvoir formuler la chose au cours du we, vl’at’y pas qu’elle me tombe toute cuite dans le bec. Va pour l’essai du Tiger. Si j’étais un motard, je vous parlerai du fabuleux trois cylindres, des reprises du moteur et blablabli et blablabla. Mais voilà, je suis moi, je ne connais quasiment que ma SV, j’ai pas l’habitude de prendre les motos des autres. Donc, hormis la conduite de la bête à basse vitesse dans les ronds-points, mon principal problème sur le Tiger : c’est comment qu’on s’asseoit sur cette brêle ?? Sur ma SV, je suis calée de traviole, une demi-fesse gauche sortie, plus lourde que l’autre (c) Flyben, déjà prête au déhanchement pour les virages à gauche. Alors que là, sur le Tiger, j’y arrive pas. Du coup, pendant les quelques kilomètres parcourus, j’ai passé mon temps à gigoter sur la selle pour essayer de trouver une position où je suis à l’aise. Je n’y suis pas arrivée, donc je n’ai pas eu le temps de me concentrer sur ce que pouvait bien donner le moteur.
A la Chavade, je récupère ma moto, ça devient viroleux et déjà que je me traîne avec la SV, là, je vais franchement retarder mes petits camarades si je garde le Tiger. J’ai bien fait, on est arrivés au gîte pile poil pour l’apéro. Je ne sais plus trop ce que j’ai bu à l’apéro, en revanche, je me souviens très bien du vin au repas. Il faut dire que son nom (Assemblage de mes deux), sa provenance (de l’autre côté des Alpes) et la présence de deux Suisses à la table a provoqué une association d’idées que j’ai commencé à visualiser. Je vous rassure, j’ai très vite arrêté. Mais le traumatisme était d’autant plus grand qu’il intervenait après une autre tentative de visualisation, je ne sais plus sous quel prétexte, d’Haroun avec une paire
de seins…
Bref, la soirée était sympathique, le dîner bon, la conversation légère et les convives enjoués. C’est après que ça s’est gâté, quand je suis allée me coucher… Pourtant, ça commençait bien vu que c’est là que je me suis rendue compte que Didier occupait le lit juste en-dessous du mien. J’ai bien tenté une approche discrète en lui envoyant direct deux lattes sur la tronche. Gentil comme il est, il a remis les lattes en place sans rien dire. Caramba, raté. C’est en fabricant un oreiller artisanal avec mon pull que le drame s’est joué : j’ai lâché un de mes bouchons d’oreilles, qui a ce moment était dans ma main. J’ai bien palpé le matelas, mais je ne l’ai pas retrouvé. Je me suis dit qu’il était peut être tombé sur le lit de dessous, mais je n’ai pas osé aller palper… On va mettre sur le compte de la pleine lune, en plus de la chaleur de la chambre et des ronflements de mes voisins le fait que je n’ai pas réussi à dormir tout à fait tout de suite. Je suis allée faire un petit tour dehors, histoire de me rafraîchir les idées, vers 4 heures. Je n’aurais peut être pas dû. Parce qu’en me recouchant, les deux lattes que Didier avait (mal?) remises en place sont retombées. A la première, il a bien bougé un peu et l’a mise par terre. La deuxième, je l’ai entendu tomber avec un bruit sourd sur le duvet et puis rien… Comme j’ai eu peur de l’avoir assommé, je n’ai pas osé réveiller Didier pour lui demander de remettre mes lattes en place. Du coup, j’ai dormi le cul dans une cuvette sans eau. Et franchement, ce n’est pas très agréable…
Samedi matin, roulage (là, j’ai un trou, je m’en souviens plus). Midi, miam les lasagnes au saumon. Après-midi, re roulage. Nous partîmes à quatre tranquillou en direction des gorges de l’Ardèche. Et bien même au mois de mars, c’est fou ce que c’est visité, ces gorges. Pas moyen d’être tranquille pour regarder les paysages. Ca a commencé par un groupe conduit par un Belge un peu énervé que ses p’tits copains avaient l’air d’avoir un peu de mal à suivre. Puis par un autre groupe où un ZX6R essayait vainement de semer un XP6. Et enfin un beau romain de première (il n’était pas de la TP, lui), qui m’a cabrolisée dans un bout de droit des gorges de l’Ardèche et que j’ai retrouvé trois virage plus loin par terre.
Les Gorges de l’Ardèche, je les ai faites derrière Maryse. N’essayez surtout pas de visualiser le truc, mais Maryse, elle m’a fait penser à Pôpa il y a cinq ans dans le Morvan. C’était à l’occasion d’une balade du 1er mai, où, selon le commentaire de Pôpa, « on n’allait pas vite : 90 km/h… partout ! ». Maryse, elle roule pareil, modulo Transalp en moins, XP6 en plus : 80 km/h partout, ligne droite ou virage. Bref, que du bonheur.
Samedi soir, re-bon repas, re-bon bizarre. Je tiens à féliciter Tromph pour son idée d’éclipse lunaire, surtout par soir de pleine lune : c’est vraiment original comme animation pour un week-end moto. Didier nous ayant lâchement abandonnés le matin pour « aller sur la Côte », j’ai préféré changer de chambre pour éviter de risquer de passer une mauvaise nuit à cause de son absence. Et accessoirement, trouver un lit avec toutes ses lattes, histoire de dormir à plat. Mission réussie : la nuit a été courte, mais bonne.
Dimanche matin, on a encore goinfré, mais en moto. L’idée de la balade générale, c’est vachement sympa avant, c’est bien pendant, tant qu’on est tous ensemble. Mais quand les premiers n’attendent plus les derniers, ça se gâte ! On s’est perdus, la route était jolie pourtant. On a recollé les morceaux du grand groupe avec deux trois plus petits groupes. L’heure était avancée, on risquait d’arriver en retard au restau. Quand Ghislain a parlé d’aller quand même faire les Ollières-Le Cheylard, je me suis dit que ce n’était pas raisonnable, que j’étais crevée, pas en forme. Sur ce, une autre pensée s’est formulée tout de suite : « attention, tu veillis, certes tu es fatiguée, mais c’est pas tous les jours que tu peux faire des balades comme ça (enfin si, mais je ne le dis pas, ça va nous énerver les Parisiens) et si tu n’y vas pas, tu vas le regretter ». Je n’ai même pas eu le temps de réfléchir plus que j’avais déjà démarré la moto et je suivais le groupe. Miam. Au bout de deux jours de moto et plus de 600 bornes, ayé, j’ai commencé à retrouver le mode d’emploi de la SV et je me suis fait plaisir. Oui, je sais, suis lente au démarrage.
En plus, la vue sur les sommets enneigés des Alpes n’est pas faite pour gâcher la matinée. Une sorte de meringue à la double crème en dessert, quoi.
Une petite déception au col de l’Escrinet. Je m’attendais à voir des rangées de chasseurs et d’écolos de chaque côté de la route. J’ai rien vu, décevant… Par contre, le restau était bien. Très bien même. Faudra que je demande les recettes des plats au patron. Il y a un truc magique dans sa bouffe, parce que la vallée de l’Eyrieux (Le Cheylard-les Ollières pour ceux qui ne suivent pas), je l’ai fait avec 10 km/h de mieux que le matin, avec un Jolithorax collé dans les rétroviseurs. Putain que c’était bon ! Tellement que ça a continué. Le groupe, assez imposant à la sortie du restau, a maigri petit à petit. Une bise à Flyben, Tromphette, Marc, Kris, Anne et ceux que j’oublie au Cheylard, une bise à Pascal et Pierre à St Agrève après avoir fait la démonstration que je suivais mieux à la fin du week-end qu’au début, une bise à Logan à Yssingeaux. Et je me suis retrouvée toute seule sur les routes auvergnates, à pencher à chaque virage avec un grand sourire en pensant aux deux jours que je venais de passer.
Heureusement que j’habite une belle région, sinon, je crois que je déprimerais, au retour… Et la Tromph Partie, même en moto, c’est bien !!