[CR][long] Z’êtes mal…

Publié le 11 avril 2007

Yop,

Là, vous êtes mal, je vous le dis…
Déjà, j’ai décidé il y a peu de me remettre à la moto. Ca faisait deux ans que j’avais la tête dans le guidon, mais pas celui de la SV. A ne faire que de la poterie, à ne pas quitter ma maison, sauf pour des marchés, à bosser tout le temps. La moto, ça me manquait, ce n’était pas les à peine 4-5 000 km par an qui me suffisaient. Ca ne représentait que quelques balades par-ci par-là, une ou deux concentres (et encore, la Tromph Partie, je l’ai faite deux fois en voiture). Mais plus de ces grandes virées comme j’ai fait au début avec ma SV. Le sevrage a été brutal et n’est pas bien passé.

Cette année, il y a eu d’abord des vacances en janvier, dans le sud, avec la neige qu’il a fallu déblayer devant le garage au retour. Puis la Tromph Partie, au cours de laquelle j’ai retrouvé le plaisir de conduire ma SV, de pencher d’un côté, puis de l’autre, et re-d’un côté et re-de l’autre. L’éclipse de pleine lune a eu plein de conséquences…
L’impression de me réveiller, d’émerger d’un grand sommeil de deux ans, qui coïncide avec une belle avancée dans mon boulot. Bref, le printemps était un peu en avance. Du coup, je me suis reprogrammée des we moto à rallonges.

Vendredi, j’ai pris la SV, direction Lyon, par du gros roulant. J’ai trouvé la neige au col de Toutée, dans les bas-côtés. Même pas froid, j’étais en gants d’été et j’ai enroulé ! Le pied jusqu’à Montbrison. Le pneu avant n’est pas bien vieux, le pneu arrière est tout neuf : la moto penche avant même que j’aie eu le temps d’y penser, tout en douceur et gaieté.
Après Montbrison, le but est d’aller à l’essentiel. Je serais bien passée par Chazelles, Vaugrenay, mais il parait que ce n’est pas le plus simple pour arriver à Villeurbanne. Soit, je prends donc la nationale puis l’autoroute.
Samedi matin, le Sumo se joint à la SV et hop, direction le grand sud. Pour un premier we moto, on a choisi de faire simple et court, on part à Antibes.
Un ‘tit coup d’autoroute pour sortir de la grande ville et on attaque les départementales direction le Vercors. Il était déjà le début d’après-midi qu’on n’avait pas encore commencé les hostilités, donc pause déjeuner à Pont en Royans et on peut enfin s’y mettre. Stéphane ne connaissait pas la Combe Laval, je trouve ça toujours aussi beau, on se régale. Sur la carte, la vision de la descente du Col du Rousset paraissait pas mal aussi et j’ai entendu un « miam » à la proposition de road-book. Ca a plutôt été « glouglou » en vrai. Une belle pluie, bien accrochée à la montagne, qui nous a accompagné tout au long de la descente. Un Sumo, ça tient pas forcément bien la route sous la flotte, surtout que le pilote étrennait la conduite sur le mouillé et que l’embrayage automatique semble faire quelques farces… On s’est traîné jusqu’à Castellane où, à l’heure de l’apéro, le comité d’accueil a décidé de nous faire un grand spectacle sons et lumières. On a dû faire trois bornes en sortie de la ville avant de faire piteusement demi-tour : les éclairs tombaient pas loin du tout et on s’est dit que les motos ne faisaient pas cage de faraday et qu’il avait l’air d’y avoir des hôtels sympas à Castellane.

Nous n’avons rejoint Antibes que le dimanche matin, par la route Napoléon, que je ne connaissais pas mais que j’ai largement appréciée. Beaucoup de motos, dans l’autre sens, pas mal de Ferrari, dans l’autre sens aussi. La Côte, c’est très surfait, il a fait un temps moyen tout le we.

Hier, retour sur l’Auvergne. Nous prenons la route direction Manosque avec pour but de faire une bise à Dame Jo vers 14h. Je crois qu’on est arrivés un peu avant 16h, après s’être amusés dans les gorges du Verdon. Mon pneu arrière est bien rodé, l’avant ne fera pas les 10 000 km que j’espère lui faire tenir. Par contre, le Sumo frotte au moindre virage prononcé et du coup, le pilote stresse un peu et ne penche pas trop. Ca m’arrange, j’arrive à le suivre et je n’ai pas besoin de sortir la cravache pour tenir le rythme. Et puis ça faisait longtemps que je n’avais pas roulé à deux, voir la moto devant moi pencher juste avant que je prenne le virage, faire un ballet de moto à deux dans des paysages fabuleux. Une fois quitté Manosque, nous avons un peu tracé, le but étant d’arriver au Puy en Velay le soir. On a été optimistes. Très optimistes même. Parce que, même s’il y a eu des parties très roulantes, on a quand même choisi de passer par des routes comme D94 entre Serres et Nyons. C’était bon. En peu de temps, j’ai vu des endroits vraiment beaux, comme la Combe Laval, les gorges du Verdon ou là, les gorges de St May, ou encore, un mois et demi plus tôt, les gorges de l’Ardèche. Les kilomètres passent, les heures aussi. On rejoint Montélimar, puis Aubenas. La nuit commence à tomber, je n’ai pas mes lunettes de vue (jolie excuse, non?), on commence tous les deux à fatiguer.
Un peu après Aubenas, on trouve un hôtel restau au nom qui nous convient « le Grand Virage ». Pile poil bien pour passer la nuit. Ce matin, décollage aux aurores pour être à 10 h Stéphane à Lyon et moi à Issoire. La Chavade, nous l’avons monté dans les lueurs rosés du soleil qui se lève. Là-haut, il faisait froid, mais le paysage était beau. J’ai vu sur le côté, un petit nuage de brume flotter un mètre au-dessus d’un marais. Au Puy, chacun prend sa route, les derniers kilomètres sont avalés à toute vitesse pour ne pas arriver trop en retard.

Ah oui, c’est vrai, je disais en début de mail que vous étiez mal. Il y a quelques temps, Stéphane me répondait, quand je lui ai dit que je n’avais jamais fait frotter les cale-pieds de la SV, « patience, petit scarabée, ça viendra ». Il a suffit d’un we accrochée avec un élastique derrière le Sumo. On commençait tout juste à attaquer la Chavade, je n’étais pourtant pas bien réveillée. Ca a fait un grand scrouitch, bien franc, dans un droite. Maintenant, ça va chier :o)
Prochain RDV, la printannière et ensuite, la NG.


Corinne ‘tite route


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