[CR]Gourmandise : les virolos, c’est bon, mangez-en

Publié le 12 janvier 2008

Hier, j’ai dit que je roulais aujourd’hui s’il faisait beau. Ca fait longtemps que je n’ai pas démarré la moto, ça commence à faire un bout de temps que je n’ai pas roulé et ça me manque.
Ce matin, je me réveille les cervicales en vrac et le dos coincé. Groumpf.
A travers les rideaux, le temps a l’air gris, je me prépare psychologiquement à jouer ma lopette. J’ouvre les rideaux. Gasp.
Un grand ciel bleu et du soleil. En deux secondes, oublié dos coincé et mal au cou. Le temps de petit-déjeuner et d’échanger deux-trois mails avec Blank, et je me retrouve à la station service Elf à Issoire, la SV plein fait, la Street Triple pareil. Et c’est parti pour une journée de balade.

Même s’il fait beau, on est quand même au mois de janvier. Donc on choisit de ne pas trop monter en altitude, histoire d’éviter la neige et le froid. Enfin, on essaye. Première partie de la balade: un petit tour en Cézallier.
Ce sera de la balade au pifomètre, en ayant une vague idée des villages par lesquels passer (Alyre es Montagne, Ardes sur Couze, Anzat le Luguet) et en choisissant la route à prendre en fonction du vent (qui souffle fort), de la tête des gravillons qui le recouvrent, de l’état plus ou moins humide de la chaussée. Bref, au pif (faut pas croire, on n’a pas le temps de voir tous ces paramètres en une seconde quand on se trouve à un croisement).
Là-haut, c’est super beau, paysage tout pelé recouvert des prairies rases et brunes de l’hiver. Le vent souffle. L’inconvénient, c’est que ça donne une impression de flou et ça peut surprendre au détour d’un virage plus ou moins protégé quand on se prend le vent en pleine face. L’avantage, c’est que ça donne l’impression d’aller vite alors que le compteur indique qu’on se traîne lamentablement. Les routes mouillées par endroits et les gravillons bien présents n’incitent pas trop à aller vite. Heureusement, on trouve quand même de belles portions de bitumes. Et de toute façon, ça tournicote dans tous les sens. Par moments, on a vue sur le massif du Sancy, encore un peu enneigé. A d’autres, c’est plutôt sur la Petite Limagne, là-bas en fond de vallée. Le soleil est parti faire cache-cache avec les nuages. Vers Anzat, on est quand même à 1 000 m, il y a de la neige sur les bas-côtés, quelques restes de congères. Quand on descend sur Blesle, la température remonte, il commence à faire faim.

A Massiac, pause déjeuner, avec une serveuse qui a du mal à comprendre que quand on prend un plat du jour simple, c’est qu’on ne veut pas d’entrée. Après le café et avoir vérifié que l’Anglaise ne perd pas d’huile, c’est parti pour le deuxième acte de la balade. Blank passe devant. C’est bien d’ouvrir, c’est bien aussi de suivre, je trouve ça reposant en fait. Ca me permet de me parler tranquillement à moi-même sans avoir à trop scruter la route.
Massiac, La Chapelle Laurent, Ally, Lavoûte-Chilhac.
On décide de faire la boucle Lavoûte-Chastel (avec un panneau « virages sur 15 km »)-Pinols-Langeac-Lavoûte. A priori, avec Blank, non seulement on roule à peu près sur le même rythme, mais en plus, on a la même façon de voir les road-books : c’est plus rigolo si ça change en cours de route. Un peu avant Pinols, on coupe vers Ferrussac, par une ‘tite blanche toute bordée de vert. Les paysages ont complètement changé, c’est plus vallonné, il y a des arbres partout. Les routes, elles, restent viroleuses, humides et gravillonnées par endroits. Aux détours des virages, on voit des châteaux, des jolis paysages, on passe au milieu de forêts dépouillées, un tapis de feuilles mortes au pied des arbres. Sur la dernière partie, entre Lavoûte-Chilhac et Vieille-Brioude, gros gros plaisir, avec une route nickel, sans gravillons cette fois-ci, de belles courbes rapides et une visibilité correcte.

A Brioude, on refait le plein des motos. Enfin surtout la Triumph car la SV fait preuve d’une belle sobriété. Moins de 10 l pour 200 km de roulage. Blank repart par l’autoroute, pour rentrer sur Clermont. Je décide de prolonger un peu la balade. Direction la Chaise-Dieu. La Vernède, Champagnac le Vieux. Il commence à faire nuit, les routes sont désormais bien mouillées et comme je passe au milieu de forêts, recouvertes de feuilles et débris de branches. Je croise un renard qui se jette dans le fossé à l’approche de la moto. Fayet-Ronaye – Saint Germain l’Herm. Je finis par la D999. Je l’aime bien en journée, celle-là. Je l’aime moins la nuit, à la lueur anémique de mon phare. J’arrive chez moi un peu avant la pluie, avec 275 km de plus au compteur. Et toujours cervicale et dos en vrac, mais ça, ce n’est pas grave, la journée a été belle.


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