[Pikes Peak] La cerise sur un énorme gâteau

Publié le 1 juillet 2013

Dimanche 30 juin
Cette fois-ci, on y est ! Mais ça pique un peu quand même : lever à 1h du mat’, pour partir du lodge à 1h30 et être aux portes de Pikes Peak vers 2h.

Le premier départ est prévu pour 8 h du mat’, mais il faut bien tout ce temps pour permettre aux concurrents de s’installer et au public d’entrer et de monter jusqu’aux différents parkings. BBR et Gazelle sont montés hier faire un dernier tour au sommet, il y avait déjà du monde installé le long du parcours.
On arrive à l’entrée de Pikes Peak et c’est déjà la queue. La file d’attente des concurrents va quasiment jusqu’à la 2×2 voies et côté spectateurs, ça dort dans les voitures, à l’arrière des pick-ups, par terre : ils sont arrivés la veille.

Tout le monde s’installe tranquillement sur le parking du départ. La Houba trouve sa place au milieu des arbres, pas loin des side-caristes japonais et américains.

Les autres concurrents français déchargent les motos du camion.

Même la petite cariole où on peut acheter à manger est pratiquement prête. Super pour s’acheter un café (géant, dilué), un chocolat chaud ou un sandwich (y en a qui ont eu une petite fringale à l’heure du lever de soleil).

Et après, commence l’attente, parce que c’est bien beau tout ça, mais il est à peine 3h30 et la course ne démarre qu’à 8h…
Gazelle, BBR et Philou à l’arrière de la voiture (au fait, cette voiture a gagné le surnom de Christine vu son comportement parfois indépendant, surtout au niveau des portes électriques).

Bruno Langlois pique un petit roupillon dans le camion sous la garde de sa moto.

Et Jérémy prend la pose.

A 3 h, les portes s’ouvrent pour les spectateurs et commence alors un défilé incessant de voitures à la queue leu leu qui durera jusqu’à plus de 7 h… Ca en fait du monde !

Vers 7h, briefing pilotes, avec beaucoup de monde puisque motos et voitures sont réunis. Et pas de prière cette fois-ci.


Puis c’est à nouveau l’attente, mais cette fois avant le départ, les motos se mettant en place dans la dernière ligne droite. Des umbrellas girls viennent apporter de l’ombre à quelques pilotes. Par contre, pas d’umbrella boy pour Michelle Disalvo, la seule pilote féminine solo…

L’heure avance, la file aussi. On trépigne, la tension monte un peu quand même, ou l’excitation si on préfère. Pour le moment, il fait encore beau même si les prévisions météo sont assez pessimistes. D’ailleurs, cela entraîne une modification de l’organisation de la journée. Les motos devaient redescendre une fois toutes passées. Pour ne pas perdre trop de temps avec cette descente, tous les concurrents motards doivent rester au sommet et attendre la fin de la journée.
Arrive le tour de Gazelle et BBR, le drapeau vert s’agite…

Je crois que dans l’équipe, on était tous dans le même état d’esprit : « Allez-y, donnez-vous à fond et surtout, surtout, faites-vous un gros plaisir ». Parce qu’on savait tous que les sides devant sont conçus pour la piste et vont bien plus vite que la Houba, plus adaptés au circuit qu’est devenu Pikes Peak maintenant qu’il est tout bitumé.
Mais une course n’est jamais gagnée d’avance et les aléas peuvent tout chambouler, Gazelle et BBR en savent quelque chose. Le side en troisième place, avec John et Giorgina, part en tête-à-queue et perd deux minutes, 60 petites secondes qui suffisent à la Houba pour prendre sa place et ne plus se faire rattraper, malgré le suicide d’une marmotte sur la partie haute qui les a fait hurler dans leur casque et a fait lâcher les gaz à BBR.
En bas, nous voyons les temps intermédiaires s’afficher les uns après les autres sur l’écran près du départ. On trépigne, on espère, on angoisse… Et on hurle de joie quand les temps finaux s’affichent. Ils l’ont fait, ils sont troisièmes, ils sont sur le podium !
Commence alors la troisième attente de cette journée, puisque les motos ne redescendent pas comme c’était initialement prévu afin que les voitures puissent partir sur le sec. On assiste quand même à un petit concert.

Ah, ce n’était pas un concert, cette armée de bras en l’air avec téléphones et appareils photos, c’était le départ de Sébastien Loeb ? Oups…
La pluie vient s’inviter à la fête, il commence même à faire froid. Mais pas autant qu’en haut, où nous apprennons qu’il y a de la grêle, de la neige et du brouillard. Une pensée pour nos pilotes en espérant qu’ils ont de quoi s’abriter et se réchauffer (on apprendra plus tard que non, pas vraiment), pendant qu’on va dormir une heure ou deux dans la voiture.
Arrive la fin de l’après-midi et enfin la descente des concurrents, nous allons pouvoir fêter ça !

La descente est un peu particulière car tous les spectateurs envahissent la route et viennent taper dans les mains des concurrents, les féliciter, les remercier du spectacle. J’en ai entendu plusieurs se retourner au passage du side jaune : « it’s the girl with the wheelchair ».


Eric Piscione, très content de sa troisième place en Supermoto, finit son pneu arrière dans un grand nuage de fumée.

Nous partons tous ensemble à la remise des prix.

Sur le podium, Wad et Christine Boyd, que nous allons retrouver à San Francisco dans quelquels jours, Masahito Watanabe et Takeshi Yasuda, l’équipe japonaise qui a été d’une gentillesse et d’un sourire extrêmes toute la semaine et nos deux timbrés.

C’est la fin de cette semaine de compétition, qui a été dense, intense, riche, pleine de moments forts, de rires, de jeux de mots foireux et de blagues à deux balles. De fatigue aussi, de chaleur au début et de pluie sur la fin.
Quand j’ai les poils qui se sont dressés sur les bras à l’automne dernier, quand Gazelle et BBR m’ont parlé de ce projet, je savais que ça allait être énorme. Et bien je ne suis pas déçue, bien au contraire. Pouvoir vivre des choses aussi fortes, c’est une chance, rencontrer des personnes pareilles aussi. Et la chance, ça s’attrape, ne l’oubliez jamais 😉


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