J’ai voulu aller voir les Marmottes, j’ai surtout retrouvé mon chat noir

Publié le 14 janvier 2014

Ca faisait longtemps non ? Il y en a certains qui m’accusaient de leur avoir refilé mon chat noir. Et bien mauvaise nouvelle pour eux, ils se gardent leur chat, le mien, je l’ai toujours et il est en pleine forme !

Ce week-end, j’ai sorti la SV, histoire de faire avancer un peu son compteur, que j’aimerais bien arriver à faire grimper à 160 000 km un de ces jours. Direction Saint-Véran, la plus haute commune d’Europe, où ont lieu les Marmottes, une concentre hivernale. C’est que j’y prendrais goût 😉 Pour cela, j’ai scruté la clarté du ciel et la noirceur des routes : les auspices sont bons, j’ai réservé une chambre d’hôtel (oui, je sais, lopette) et go !
Départ samedi matin à 8h30, direction Le Puy où je rejoins Johanne et Max pour finir la route ensemble. La SV ronronne, les gants chauffants diffusent une douce chaleur à mes mimines. Même s’il ne fait pas très froid, c’est super agréable. Mais ça n’a duré que jusqu’au Puy. La coupable : une soudure dans l’interrupteur pourtant refaite mais qui ne tient pas à cause d’un montage mal foutu. Il ne fait vraiment pas froid, donc ce n’est pas gênant, même si ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille.

Le trajet se passe bien, mes compagnons de route ont un rythme qui me va bien : assez vite pour me forcer à ne pas me traîner comme d’hab et pas trop pour que je roule derrière en me faisant plaisir. On traverse l’Ardèche dans le brouillard (ne le répétez pas trop fort, on me prendrais pour une folle, mais j’aime bien l’ambiance que cela crée), la vallée du Rhône sous un ciel gris, la Drôme bien déserte (ah ah, trouver un restau ouvert un samedi de janvier à Die, ah ah). On se rapproche des Alpes, je grommelle un peu sur la météo qui n’est pas aussi dégagée qu’attendu mais bon, les températures continuent à être supportables même avec les gants chauffants en panne, les sommets blancs de neige s’affichent à l’horizon, c’est joli. Après un petit coup de speed sur les derniers kilomètres, on arrive même à être à destination avant le coucher du soleil. Sur le parking à l’entrée du village, transformé en campement pour l’occasion, plein de sides, des motos, des tentes (tout le monde ne dormira pas au chaud cette nuit et si j’avais su…), des têtes connues et des têtes inconnues. Après avoir fait quelques bises, je reprends la SV pour aller jusqu’à l’hôtel prendre la clé de ma chambre et poser mes affaires. Il n’y a pas que mes affaires que j’ai posées, la SV aussi. Je viens de faire 450 km de routes humides, par des températures fraîches mais c’est à 10 m de l’entrée de l’hôtel, dans une rue certes pas dégagée et donc encombrée par la neige tassée, que je me vautre lamentablement. Paf la SV par terre. C’est Paf la BM qui vient m’aider à la redresser et à la garer (bizarrement, il s’est présenté sous le nom de Willy, pas sous son pseudo…). Pas de dégâts sur la moto, un bleu à la jambe et un amour-propre qui n’a rien, j’l’avais laissé à la maison.

Snip sur la soirée passer à discuter avec des gens que je ne connaissais pas deux heures avant. Au fil des heures, je suis passée du hall de l’hôtel au parking où s’allument quelques feux puis au restaurant minuscule où on a le choix entre fromage/patates/charcuterie (raclette), fromage/patates/charcuterie (boîte chaude) ou fromage/pain/charcuterie (fondue), bref restaurant diététique d’altitude, miam ! Avant d’aller finir la soirée au coin du feu sur le parking, sous un beau ciel étoilé. La nuit est belle, la lune pas encore pleine mais déjà grosse vient éclairer les montagnes en face de nous.

A 2h30, tout le monde va se coucher, les derniers regagnent leur tente et je remonte vers l’hôtel, prête à aller plonger sur un matelas accueillant et dans des draps chauds. Et c’est là que j’ai vraiment retrouvé mon chat noir (avant, il était juste en entraînement) : la porte d’entrée de l’hôtel est fermée et je n’ai pas de clé qui l’ouvre. J’ai testé dix fois, histoire d’être sûre que ce n’était pas la fatigue qui me jouait des tours. J’ai fait plusieurs fois le tour de l’hôtel, testé toutes les portes avec ma clé, rien, nada, elles sont restées fermées. J’ai même testé avec la clé du local à skis, qui était encore sur sa porte. J’ai sonné à l’entrée, appelé avec mon portable et entendu le téléphone sonner à travers la fenêtre. Mais en vain, pas de signe de vie dans l’hôtel. Ni dans les rues aux alentours d’ailleurs. J’ai hésité à aller toquer à l’une des chambres accessibles depuis l’extérieur mais à plus de 3 h du mat, ça m’a semblé cavalier comme façon de faire. Alors je me suis rabattue sur le seul local qui m’était accessible et heureusement en partie chauffé : le local à ski. Ici, point de matelas moelleux ni de couverture. Juste un banc de 25 cm de large. Et pour dormir, 25 cm, c’est pas assez ! (Petite note pour Didier, oui, des cm, j’en ai jamais assez :p) Entre deux ruminements sur le fait d’avoir choisi l’hôtel plutôt que le camping où au moins, j’aurais été autonome, et mes questionnements sur le truc que j’avais loupé dans l’hôtel pour pouvoir rentrer au milieu de la nuit, je crois que je me suis quand même endormie par moments. Mais j’ai trouvé le temps très long et à 6 h, j’en ai eu marre, je suis sortie pour faire un tour. Le hall de l’hôtel était tout illuminé et la porte enfin ouverte. Sous l’oeil étonné d’une employée, je suis rentrée, j’ai bougonné un vague « je vais me coucher » en montrant que j’avais une clé de chambre et dodo.

C’est à 10 h, au moment de partir, que j’ai eu un début d’explication. Je n’avais pas loupé d’écriteau expliquant comment on faisait pour rentrer quand on jouait les cendrillons. C’est juste la faute à pas de bol, parce que toutes les clés de chambre sont normalement accompagnées d’un double pour la porte d’entrée. Sauf la mienne. Preuves à l’appui accrochées au tableau dans l’entrée, effectivement, tous les porte-clés ont deux clés. Sauf donc la chambre 23. « En 12 ans, c’est la première fois que cela nous arrive, on ne comprend pas ». Comment leur expliquer ?

J’ai réussi à sortir la SV de la rue enneigée sans la mettre par terre, j’ai repapoté un peu sur le parking du bas, regardant certains partir, d’autres essayer de replier leur tente. Mes deux compères de la veille étaient déjà sur la route, j’ai hésité à faire un détour par Grenoble et Lyon pour aller claquer quelques bises, mais la fatigue m’a fait prendre l’option « rentrer au plus droit », donc trajet inverse de l’aller. Le retour a été un poil longuet avec quelques coups de pompe heureusement passagers. Un peu avant d’arriver, la boîte de vitesses de la SV a recommencé à faire des siennes, la réparation de cet hiver n’aura donc pas tenu bien longtemps, va falloir se repencher sur son cas… A 18h30, j’étais à la maison.

Si on m’avait dit qu’un jour, j’allais faire 900 km en l’espace de 36 heures pour aller dormir dans un local à ski, je ne l’aurais pas cru. Et pourtant… Heureusement, l’essentiel est ailleurs et pas démotivée, je me refais une hivernale dans un mois et demi. Mais avec ma tente cette fois-ci 😉

PS : l’hôtel m’a spontanément offert la nuitée et le petit-déjeuner 😉


Histoires, Moto