Poum poum

Publié le 8 avril 2010

Satané DR. Depuis que j’avais touché au ralenti à l’automne, il ne voulait plus démarrer. Ou alors pour caler tout de suite. Je l’ai donc laissé dans un coin du garage pour l’hiver, jusqu’à la Tromph Partie, où on a fait une tentative de réanimation avec Séverine. Rien, nichts, que dalle, il n’a même pas daigné faire semblant de s’émouvoir.

Dimanche, prologue
Pas de DR ce jour-là, mais une balade avec la SV, sous, sur et dans la neige, avec parfois le soleil, la pluie, la grêle. Bref un condensé de météo en même pas 200 km, le temps changeant du tout au tout d’une vallée à l’autre. Nous sommes partis sous la pluie de Sauxillanges, nous avons fait les coteaux de l’Allier puis les gorges de Courgoul sous un soleil un peu timide. Arrivés sur le Cézallier, à notre droite, neige et rafales de vent, à notre gauche, soleil. Et un peu plus loin, neige sur la route mais soleil dans le ciel. Le Cézallier était magnifique avec ses hauteurs poudrées de blanc et ses teintes sombres un peu plus bas.

Impressionnant, non?
Grosse congère
Le Cézallier saupoudré de neige
Saupoudré de neige

A l’arrivée au restaurant, près d’Allanches, grêle sur les casques. Le soleil nous a nargué pendant tout le repas, pour laisser place à la neige dès qu’on a fini les cafés.
Pour la digestion, on est passés de l’autre côté de l’Allier, pour aller voir le Livradois, sous le soleil cette fois. Et ma foi, c’était bien sympa

Lundi, épisode 1
Ce jour-là, profitant de la présence d’un éminent membre du BKRT de passage chez moi, je demande s’il est possible d’avoir l’aide d’un mollet leste et expert. Il a dit oui. Jolitho s’est donc escrimé pendant une heure sur la bête, répondant à mes « si vraiment ça le fait pas, laisse tomber, tant pis » d’un « c’est pas un DR qui va me résister » grave et déterminé.
Quelques coups de kicks et une descente plus loin, le DR a craqué. En puant certes, mais en roulant quand même !
Le temps de faire un réglage du ralenti et de la richesse et nous voilà partis avec Jolitho sur les ‘tites routes du Livradois, celles qui sont sur les cartes, que je connais. Et d’autres qui ne sont peut-être pas sur les cartes, que je ne connais pas forcément. Au bout de quelques kilomètres, je demande à Jolitho s’il est d’accord pour conduire la SV. Du coup, je prends possession de ma haute monture et me traîne lamentablement sur le DR, dont les pneus, déjà fort usés, ont été regonflés à la pompe chinoise branchable sur l’allume-cigare. Enfin, ça, c’est pour l’excuse officielle. Officieusement, je ne me sens pas super à l’aise sur cette bécane que je ne connais plus, surtout que j’ai fait un RB spécial virages et gravillons à gogo. Retour à la maison. J’essaye de kicker, histoire que je ne me retrouve pas comme une conne le lendemain. Ca a l’air de le faire.

Mardi, épisode 2
Orbeil-Clermont, 40 km. Clermont-Orbeil, 70 km.
Pour le midi, déjeuner à Clermont. Si j’arrive à le démarrer, j’y vais en DR. Un, deux, trois, quatre. Puis au cinquième coup de kick, quand je commence à retrouver le coup de jarret qui va bien, braoum, il démarre. Comme l’autoroute, en plus d’être chiante, n’est pas vraiment conseillée à un DR en rodage, je pars par les petites routes le long des coteaux de l’Allier : St Babel, Vic-le-Comte, Longues. En agglomération, ça devient moins drôle mais ça ne dure pas longtemps. Avant d’aller au restau, on papote un peu devant ma moto. Comme quoi, pas besoin d’avoir le dernier missile à la mode pour attirer les regards. Faut juste accepter qu’ils soient parfois moqueurs, ces regards. N’est-ce pas, blank ?
Une fois le café avalé, les copains retournent bosser. Moi, je retourne rouler. La moto démarre facilement (ça reste quand même une grande angoisse, de savoir si je vais y arriver ou pas). Direction le plateau de Gergovie, puis Saint-Amant-Tallende, Saint-Saturnin, Clémensat. Avec vue sur le Sancy encore enneigé d’un côté, et sur le Forez tout là-bas loin dans le fond, enneigé aussi. C’est magnifique.

Au fond, il y a le Sancy
Sancy
Vallée verte
Vallée verte
Au fond, les sommets du Forez
Forez

Comme il fait beau et qu’il parait que ça ne va pas durer, en fin d’après-midi, je redémarre le DR. Je me suis mise en mode découverte et j’ai fait une cinquantaine de bornes en restant à dix kilomètres à vol d’oiseau maxi de chez moi : routes, petites routes, très petites routes voire chemins. Bon, ça implique parfois de faire demi-tour pour cause de cour de ferme ou de champ plein de vaches.

Du soleil entre les cornes
Hathor auvergnate

Ca permet aussi de découvrir que des gens habitent dans des sacrés coins perdus, même à proximité d’Issoire. J’ai assisté au coucher de soleil depuis la butte d’Usson. Magnifique (je sais, je me répète).

Couché de soleil depuis Usson
Depuis Usson

Mercredi, épisode 3
Orbeil-Issoire, 5 km. Issoire-Orbeil, 75 km.
RDV en début d’après-midi à Issoire, j’y vais avec le DR. Etonnant, non ? Le bestiau démarre au premier coup de kick. On devient copain ou quoi ? A la sortie du RDV, qui s’est mieux passé que la semaine dernière, direction le Lembronais, que je ne connais pas assez à mon goût et qui regorge de petites routes crasseuses à souhait. Il ne fait pas super beau mais les nuages n’ont pas l’air de vouloir passer leurs menaces à exécution. Et je pars donc au hasard, prenant une route/un chemin au gré du nom des villages, de la gueule du paysage, de la largeur des bandes de gravillons et de la profondeur des ornières. Et c’est comme ça que je finis par me retrouver au pied des éoliennes, avec vue sur le Sancy, toujours enneigé mais moins. C’est beau, je m’arrête faire des photos.

Vue sur le Sancy (oui, encore)
Sancy
Souffle d'éolienne sur la neige
Souffle d’éolienne
Rangée d'éoliennes
Rangée d’éoliennes

Je rekicke, je repars et je reprends les routes, petites routes, très petites routes voire chemins. Je découvre de nouveaux villages, je vois des chemins bien tentants mais il faut en laisser pour les fois suivantes. Je me prends trois gouttes de pluie sur le casque, juste pour dire. A Saint-Germain-Lembron, je me décide quand même à faire la pression des pneus. Ils sont trois à venir voir ma moto. Comme quoi… (cf mardi, épisode 2).
Je me suis traînée lamentablement, surtout sur les chemins, j’ai toujours du mal à pencher avec cette moto, mais au final, je m’amuse comme une gosse avec à prendre des routes improbables, j’ai la banane dans le casque à voir tous ces paysages, je me marre au bruit de casserole que fait le mono. Bref, sacré DR !


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